Cessez-le-feu fourré et évacuations aux compte-gouttes des étrangers au Soudan : Les civils autochtones pris dans le guêpier militaire

Cessez-le-feu fourré et évacuations aux compte-gouttes des étrangers au Soudan : Les civils autochtones pris dans le guêpier militaire

Les Américains, Français, Anglais, Suisses, Japonais, Suédois, Espagnols, Saoudiens pris au piège dans la guerre au Soudan sont en train de se dégager grâce aux gouvernements respectifs de leurs pays. Des évacuations risquées tant les combats sont quasi ininterrompues malgré la fugace trêve de l’Aïd el fitr du 21 avril dernier après 3 cessez-le-feu restés lettre morte.

L’Arabie Saoudite a pu faire sortir 91 de ses ressortissants qui sont arrivés au port de Djeddah tandis que d’autres pays sont à pied d’œuvre pour la même mission, et 108 étrangers de 11 pays devraient embarquer dans 4 bateaux pour se soustraire du brûlot soudanais.

Dans ce sauve-qui-peut généralisé, les civils soudanais sont pris dans une sorte de souricière militaire, cloitrés chez eux. La seule voie de dégagement demeure la route Khartoum-Wad-Madani, devenue un traquenard tant les tirs et les combats qui la jalonnent empêchent toute circulation, notamment toute sortie de la capitale, transformée désormais en véritable champ de bataille.

Des évacuations aux compte-gouttes pour les Etrangers mais de véritables villes-prisons pour les autochtones : le général Al-Burhan dit avoir accepté les couloirs humanitaires, de même que son ennemi, le général «Hemedti», lequel dément avoir reçu des renforts du groupe Wagner et du général libyen Khalifa Haftar, information distillée par la chaîne CNN.

Dérechef dans cet embrouillamini soudanais, nul ne sait qui a le dessus des combats à Khartoum, mais aussi à El Facher, Darfour… Et toujours cette guerre des communiqués qui fait aussi rage que la guerre elle-même.

FSR et armée régulière veulent la bataille jusqu’au bout. La Communauté internationale, à commencer par les parrains (Egypte-Ligue Arabe-Arabie Saoudite) à laquelle s’ajoutent les USA, l’UE, l’UA… ne savent plus quoi dire ou faire, tant les 2 généraux veulent brûler la poudre jusqu’à la victoire ou … la défaite. Même l’appel de 500 ONG pour un cessez-le-feu a été à demi-audible.

Dans ces évacuations d’Etrangers en fournées calculées qui se sont poursuivies hier dimanche 23 avril et continuent actuellement, grâce aux moyens matériels et logistiques des pays concernés, les Soudanais, eux restent comme dans un guêpier militaire dont ils sont les victimes de prédilection. Impossible pour ces populations civiles percluses chez elles de se ravitailler en nourriture, et n’eut été le bref répit qui leur a permis de trouver de quoi se sustanter, une première en 8 jours de combats, nombreux souffraient déjà de malnutrition ce serait une autre catastrophe. L’eau et l’électricité sont quasi-revenues à Khartoum, mais l’image de baudets transportant de l’eau sur leurs dos pour alimenter certains quartiers a fait le tour du monde.

Quoiqu’on dise, les Etrangers partiront sans doute du Soudan, pour ceux qui le veulent, mais le vrai problème demeure ces civils qu’on tue dans une guerre qui n’est pas la leur.

A cette 2e semaine des combats en dépit de l’inextricable décompte des victimes, selon plusieurs sources (ONU, médecins) elles oscillent entre 400 à 500, les blessés ont dépassé les 4 000, et les Boat-people soudanais qui  ont aussi atteint la barre des 25 000, fuyant vers le Tchad ou Djibouti ou le Soudan du Sud, malgré cette situation chaotique une acalmie est toujours caressée par les médiateurs.

Peut-on espérer un long cessez-le-feu pour des pourparlers entre les 2 généraux ? Al-Burhan a affirmé qu’il ne négociera pas avec «Hemedti». Sur les écrans de télé aussi, on a vu les FSR de ce dernier dire qu’ils «sont redoutables» et qu’ils chasseront Al-Burhan. On le constate, la fin des hostilités n’est pas pour demain.

La REDACTION

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