CHAN 2020 : Mali, Maroc, Cameroun et Guinée : Un carré d’AS presque logique !

CHAN 2020 : Mali, Maroc, Cameroun et Guinée : Un carré d’AS presque logique !

  Moment d’intenses émotions faites à la fois de sons et de couleurs, la phase finale de la 6e édition du CHAN n’a pas échappé à la règle, même si le contexte sanitaire a édulcoré la fête dans les stades. Car, si les organisateurs ont déployé les moyens de sensibilisation et de persuasion nécessaires afin que le sixième rendez-vous continental du CHAN ne serve pas de relai de transmission de la pandémie, force est de constater à l’image de Yaoundé et de Douala, que les Camerounais dans leur grande majorité, peut-être sevrés depuis 1972 de manifestations sportives d’une telle envergure, ont opté de tutoyer la Covid-19 à visage découvert. Et le samedi 30 janvier dernier, l’occasion leur a semblée belle, avec la qualification des Lions indomptables.

Face aux Léopards de la RD Congo qui étaient donnés favoris au regard de la forme des poulains du sélectionneur Florent Ibengué, les Lions du Cameroun ont plutôt transcendé, portés par la cuvette du stade de Japoma et sans doute par les nombreuses promesses d’une classe politique qui trouve-là, l’opportunité de redorer son blason, mais surtout d’entretenir l’illusion d’un peuple épanoui et uni. Sacrés à deux reprises dans cette compétition, même les Camerounais, échaudés par le nul miraculeux enregistré devant les Etalons du Burkina, ne vendaient pas cher la peau de leurs fauves locaux. C’était mal connaitre ces Lions, certes blessés, mais loin d’être morts. Contre la RD Congo, la victoire était d’autant plus savoureuse qu’ils étaient pratiquement ensevelis, après avoir encaissé le premier but. Personne n’imaginait que cette formation locale camerounaise serait capable d’un tel sursaut d’orgueil. Aidé par une grosse bourde du gardien de but congolais, le Cameroun égalise (Yannick N’Djeng), avant de remporter la partie sur un tir tendu des 25 mètres de Mumbere. Ils l’ont fait ! Et quand un tel défi est relevé devant la grande rivale de cette partie centrale de l’Afrique, le délice est empreint d’un goût encore plus langoureux. Naturellement, on ne s’en est pas privé outre-mesure. Les lieux publics officiels du CHAN et autres recoins recommandés ou sombres destinés à la beuverie et à l’exposition de la légèreté des mœurs de divers horizons ont ouvert les vannes avec pour seul critère : l’insouciance ! Rien qu’à cela, on mesure le degré d’envie de liberté des Camerounais qui à défaut de pain, trouvent à travers ce jeu, un moyen de défouloir.

Solides depuis le début de la compétition, les Aigles du Mali ont confirmé en arrachant le ticket qualificatif devant les Diables rouges du Congo Brazzaville. Les Aigles que d’aucuns disaient trop forts pour le Congo ont été tenus en échec pendant les 90 minutes règlementaires, auxquelles se sont ajoutées les prolongations. C’est seulement à l’épreuve des tirs au but que le Mali a survécu. Pour la première fois de leur histoire, les Aigles maliens s’invitent à un tel niveau de la compétition. Ils devront survoler la Guinée pour se donner le droit d’atterrir en demi-finale.

Tenant du titre, le Maroc avec dans ses rangs un certain Rahimi est certainement le grand favori de cette 6e édition. Hier après-midi, les Marocains ont surclassé les Chipolopolo Zambiens sur le score de 3 buts à 1. Une prestation qui en dit long sur les ambitions des Lions venus de l’Atlas. En tous les cas, elle laisse présager que les Lions de la forêt auront fort à faire pour poursuivre leur aventure. Lions du Cameroun contre Lions de l’Atlas : une opposition qui ne manquera pas de coups de pattes et de crocs.

Même si la Guinée n’était pas forcement attendu à ce second tour, elle a abordé le match contre le Rwanda dans une posture de favori du fait de sa bonne entame de la compétition, avec notamment sa puissance (6 buts marqués) offensive. Le tournant du match sera d’ailleurs marqué par l’expulsion du gardien rwandais, suite à une sortie jugée répréhensible par l’arbitre de la partie. S’en est suivi un coup franc savamment exécuté par Morlaye Sylla qui porte son compteur buts à 4 unités. Le reste de la partie s’est joué dans la gestion, même si le Rwanda a par moments démontré qu’il méritait tout autant le carré d’AS. Avec ce ticket des demi-finales en poche et deux artificiers (Morlaye Sylla et Yakhouba Barry qui totalisent à eux deux 7 réalisations) dans ses rangs, le Sily s’installe définitivement en favori.

Composé du Mali, du pays organisateur le Cameroun, de la Guinée et du Maroc, le carré d’AS est presque logique. Incontournable dans cette compétition qui regroupe les joueurs des championnats nationaux locaux, le Maroc confirme le bon niveau de sa compétition domestique. Il en est de même pour la Guinée qui s’impose comme une référence en la matière. Le Mali et le Cameroun peuvent être considérés comme les invités surprises. Empêtré dans ses atermoiements, le football domestique malien a pris un sérieux coup depuis un certain temps. Quant au Cameroun, permanemment embourbé dans ses contradictions internes, on s’étonne peu que son championnat n’ait pas encore débuté. Néanmoins, le premier peut se fier à sa bonne préparation et à son engagement, le second va lui, s’appuyer sur son chaud public.

Hamed JUNIOR

Envoyé spécial au Cameroun

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