Après avoir rugit au sommet du football africain par le truchement de son équipe fanion, le Sénégal remet son règne sur le continent en exergue à travers sa sélection locale, vainqueur le samedi 4 février dernier, de la 7e édition du Championnat d’Afrique des nations (CHAN) de football. Les Lions locaux ont battu l’Algérie à l’issue de la séance des tirs au but (0 à 0 à l’issue du temps réglementaire), 4-5. Ce sacre vient mettre fin au rêve des Fennecs de se hisser à une hauteur presqu’égale des vainqueurs sortants et non moins frères ennmis marocains.
A l’issue d’une finale palpitante très disputée, le Sénégal a pris le dessus sur l’Algérie, pays organisateur, qui nourrissait l’ambition de remporter cette compétition qui se déroulait sur ses terres. Tout était réuni pour le couronnement des Fennecs algériens qui, non seulement ont pratiquement survolé la compétition, mais pouvaient compter sur un public totalement acquis à sa cause. A cela, il faut ajouter l’absence assombrissante du double tenant du titre le Maroc, dont la qualité du championnat local n’est plus à démontrer sur le continent. A défaut d’une parade mondiale ou d’un titre de roi d’Afrique, le CHAN offrait un menu fretin à se mettre sous la dent et l’Algérie entendait se donner bon appétit. Hélas, les dieux du football ont tranché en faveur des Lions locaux qui ont pourtant vécu toutes les sensations au cours des 120 minutes et de la fatidique séance des tirs au but.
Pour que le trophée de cette 7e édition du CHAN prenne le chemin de Dakar, il a fallu que les Algériens Mahious et Kendouci échouent à leurs exercices de tir. Néanmoins, «tout est bien qui finit bien», a-t-on coutume de dire. Cette fête du football africain qui a mis en compétition des équipes nationales composées de joueurs locaux a été belle à plusieurs égards. Elle a drainé une foule d’amoureux du ballon rond dans les stades, a offert du spectacle au public et surtout révélé des joueurs talentueux qui étaient jusque là méconnus du public et même des recruteurs des différents clubs.
Seulement, si l’Algérie peut se vanter d’avoir réussi l’organisation du CHAN, elle doit aussi reconnaître que le différend politico-diplomatique qui l’oppose à son voisin marocain a terni l’image du football continental, sensé véhiculer des valeurs de cohésion, d’entente et surtout d’amitié entre les nations.
Ce différend, faut-il le rappeler, a empêché les Lions de l’Atlas, dans une cacophonie organisée autour d’une autorisation de voyager, de défendre son titre sur le sol algérien. Doubles tenants du titre, les Marocains ont dû renoncer à l’expédition algérienne à la dernière minute.
Si cette manie était, pour les Algériens, un moyen de s’octroyer malicieusement le titre, ils ont dû se mordre les doigts, d’autant plus que l’absence du Maroc, qui était visiblement la bête noire des équipes en compétition, il y a eu le Sénégal qui a répondu vaillamment présent comme il l’avait fait, il y a un an au Cameroun, face à l’ogre égyptien en s’adjugeant pour la première fois de son histoire, le trophée continental. Ce sacre des Lions locaux vient confirmer, si besoin en était encore, que le football sénégalais est actuellement à son meilleur niveau.
Cette victoire, combinée à la bonne prestation du Mena du Niger ouvrent une nouvelle page du football subsaharien. Elles attestent surtout que les pays ouest-africains comptent désormais parmi les nations de football sur le continent et même au-delà.
Hamed JUNIOR
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