Hier 29 octobre 2023, pour la 3e fois, le chancelier allemand Olaf Scholz se rend en Afrique. Quant au président allemand Frank –Walter Steinmeier, lui fait un déplacement à partir d’aujourd’hui en Tanzanie et en Zambie.
Deux têtes de l’exécutif allemand, mais si l’un a un rôle honorifique viennent sur le continent, pour quoi faire ? Evidemment, les fournées de migrants à Lampedusa et sur d’autres iles, et l’économie figurent dans l’agenda d’Olaf Scholtz au Ghana et au Nigéria. Le chancelier doit surtout trouver des scénarios de substitution voire de complément aux déficits énergétiques dus à la guerre Russie-Ukraine. Pendant les premiers mois de cette guerre, l’Allemagne a pensé en effet que Poutine ne leur «ferait pas ça», c’est-à-dire ne la sèvrera pas du gaz russe. Elle a tout faux. Pourquoi ne pas aller voir ailleurs ? Notamment au Nigéria, lequel exportait déjà du pétrole pour les Allemands. Sans oublier le gaz liquéfié et d’autres matières premières qui pourraient intéresser l’Allemagne, du côté de l’Afrique. Comme mentionné plus haut, en 2030, 1 habitant sur 3 au monde sera Nigérian et le chancelier visitera un centre migratoire germano-nigérian. Une question migratoire qui est devenue une question européenne. Certains pays européens ont reproché à l’Allemagne d’avoir ouvert ses frontières pour accueillir des migrants syriens. Lors de cette visite, le chancelier discutera des problèmes de rapatriement des demandeurs d’asile déboutés, mais fera savoir que son pays reste une destination migratoire pour peu que les candidats aient un profil qui intéresse l’Allemagne. Et comme l’Inde, les informaticiens ghanéens intéressent l’Allemagne. Vu d’Afrique, un pays comme l’Allemagne, locomotive de l’UE qui s’intéresse au continent y noue des rapports de partenariat, est la preuve palpable que l’Afrique n’est pas que tristes tropiques ou pandémie, guerre, coups d’Etat foisonnent sans rien de positif. Non, les choses bougent positivement et surtout ce continent a des opportunités qui font l’affaire de l’Europe. Reste maintenant à en négocier les termes de cette nouvelle coopération qui s’inscrit indubitablement sous le registre d’une métamorphose du partenariat Afrique-Europe.
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