Charte de Transition au Tchad : Martiale et forcément militaire

Charte de Transition au Tchad : Martiale et forcément militaire

Configuration du CMT :

93 membres dont 14 généraux, avec comme chef suprême des armées et chef de l’Etat, le général Mahamat Idriss Deby Itno, 18 mois de transition renouvelable une fois, une nouvelle constitution à adopter, c’est la nouvelle charte imposée par le comité militaire de transition au Tchad. A prendre ou à laisser, car après le coup d’Etat du 20 avril dernier consécutif à la disparition d’Idriss Deby, la grande muette n’entend pas laisser un quelconque vide politique.

Modèle malien à la limite, sauf qu’ici, pas l’once de la société civile, ou bien si, mais l’est-elle vraiment, car tous ceux qui y sont et s’en réclament doivent le boucler ?

A la veille des obsèques du «parrain du G5 Sahel» Idriss Deby Itno, auxquelles une dizaine de chefs d’Etat assisteront, dont Emmanuel Macron de France (lire page 3) à la veille de l’Adieu au Maréchal, son fils a accéléré la vie nationale à la vitesse grand V.

Le Tchad sera sous la férule du pouvoir kaki, comme il l’a été ces 3 dernières décennies. Evidemment, l’opposition républicaine, si on peut l’appeler ainsi, à partir du moment où il y a des passerelles avec les rebelles, cette opposition et ceux qui ont pris les armes pour combattre le clan Deby, tout ce monde ne veut pas goûter même du bout de la langue cette «soupe» infecte. Ils rejettent donc la charte, exigent un rétablissement de l’Etat de droit, et le respect de la Constitution, à savoir que la transition soit dirigée par le président de l’Assemblée nationale, qui s’est porté pâle le 21 avril pour décliner l’offre. «Les Tchadiens n’accepteront pas, c’est toute la rue qui crie», affirme Ngarlejy Yorongar. Depuis les dunes de sable, Mahadi Ali, le chef du FACT menace et rejette le CMT et tout ce qu’il propose.

C’est donc une charte de la transition martiale et forcément militaire qui divise le pays en proie déjà des rebellions perlées que propose la junte tchadienne, une charte qui creuse encore les rancœurs entre les Tchadiens, et qui n’est pas faite pour aller dans la désescalade.

Alors que le maréchal Deby n’est même pas encore inhumé, son pays est profondément saucissonné, et vit des heures sombres.

Au moins de son vivant, certes, il existait les rebellions, mais s’il a tenu trente ans, c’est qu’il était parvenu à une certaine stabilité du Tchad avec le parapluie français. Disparu et remplacé par son fils du haut de ses 4 étoiles de général, il lègue un Tchad à la croisée des chemins.

2 choix sont sur la table au pays de François Tambalbaye :

– Soit le CMT recule, noue un arbre à palabre avec les rebelles pour aboutir à une concorde civile, hypothèse peu probable, vu qu’au Tchad la donne ethnique, et le désir d’en découdre sont tellement prégnants.

– Soit le CMT reste exécute sa «charte» et au bout des 18 mois, Deby Junior se coule dans le boubou du militaire-démocrate, en se faisant élire par une présidentielle truquée et tronquée.

Evidemment, dans l’un comme dans l’autre scénario, le rôle de la France sera déterminant .

La REDCATION

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