Ouverte le 6 mars dernier, la première session ordinaire de l’année s’est refermée le lundi 3 juin 2019 à l’Assemblée nationale. Les députés ont au cours de cette session, adopté 42 projets de textes de loi. Alassane Bala Sakandé a, durant cette cérémonie, demandé à l’ensemble des syndicats d’accepter de façon exceptionnelle au regard de la situation de guerre imposée par les terroristes, la trêve sociale que leur a demandé le gouvernement.
C’est en présence de nombreuses personnalités dont le premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré, des membres du gouvernement, des présidents d’institutions et du corps diplomatique que le président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, a procédé à la clôture de la première session ordinaire qui a débuté le 6 mars dernier. Cette session qui a duré trois mois, n’a pas été du tout repos pour les députés. En effet, ces derniers ont procédé à l’adoption de 42 projets de textes de loi répartis comme suit : 9 projets portant autorisation de ratification de conventions et d’accords de prêt, 21 projets de loi portant ratification d’ordonnance et 12 autres projets de lois parmi lesquels, le projet de loi portant code de procédure pénale, le projet de loi portant réglementation de l’Etat de siège et de l’état d’urgence, etc. Outre le vote des lois, les élus nationaux ont interpelé le gouvernement à travers trois questions orales d’actualité et quinze autres questions orales. Au plan international, cette session a aussi coïncidé avec un agenda de la coopération parlementaire assez chargé. Durant cette session, précisément le 16 mai, les députés ont aussi accueilli le premier ministre pour son exposé sur la situation de la nation.
La cérémonie a été marquée par le discours du Président de l’Assemblée nationale (PAN), Alassane Bala Sakandé. Avant tout propos, il a, à la mémoire de toutes les victimes des attaques terroristes demandé à l’Assemblée d’observer une minute de recueillement. Il a aussi rendu un hommage à ces grands hommes qui, au péril de leur vie, défendent les couleurs du pays. Il estime que même si cette guerre incombe aux FDS, c’est le peuple tout entier qui doit se sentir engagé et solidaire de leurs efforts et de leur sacrifice. Face à la menace terroriste, Alassane Sakandé a appelé les uns et les autres à la cohésion et à l’union afin de faire front commun contre l’ennemi qui use de stratagème pour diviser les peuples. En effet, selon ses explications, les groupes terroristes visent désormais à faire entrer le peuple burkinabè dans une logique de conflit communautaire en cherchant à instaurer la haine ethnique et religieuse, à attiser les tensions sociales et à provoquer le divorce entre les concitoyens. «Les assassinats ciblés contre des protestants des catholiques, des musulmans et des chefs traditionnels procèdent de cette funeste entreprise», a-t-il dit. Pour lui, il ne faut pas se méprendre car le pays n’est pas engagé dans une guerre d’ethnie, ni une guerre de religion mais plutôt dans une guerre contre les ennemis de la vie. C’est pourquoi, il invite le peuple burkinabè à mener la riposte sans s’écarter du vivre-ensemble «comme nous l’avons toujours fait», a-t-il insisté. Il appelle donc à résister «en restant nous-mêmes unis dans la diversité».
En outre, c’est dans ce contexte de lutte contre le terrorisme, où la relance économique et les efforts d’investissement sont affectés que l’Etat doit aussi faire face à des conflits sociaux d’une ampleur et d’une récurrence jamais égalée dans l’histoire syndicale du Burkina Faso. Face au danger, le PAN dit comprendre le recours des fonctionnaires aux grèves, aux sit-in et formes de pression pour la revalorisation de leur carrière. Mais au regard de la situation de guerre que vit le pays, le PAN Sakandé, demande à l’ensemble des syndicats, d’accepter de façon exceptionnelle, la trêve sociale que le gouvernement leur a demandé. Et en échange, il exhorte le gouvernement à engager et élargir un dialogue social franc avec les principaux acteurs du monde du travail avec pour seule boussole, l’intérêt général.
Pélagie OUEDRAOGO
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