Les membres du collectif des commerçants du grand marché de Bobo-Dioulasso ont animé une conférence de presse, le mercredi 3 avril 2019. Ils se disent gênés par la bataille qui oppose le président de la structure de gestion du marché au maire de la commune.
Depuis un certain temps, un feuilleton judiciaire oppose le président de la Structure de gestion des marchés de Bobo (SGM), le Dr Ibrahima Traoré au maire de la commune de Bobo, Bourahima Fabéré Sanou. Le 6 février 2018, le maire de la commune a pris un arrêté pour suspendre le président de ses fonctions. Le conseil d’Etat a rendu l’ordonnance de référé n°012/2018 pour replacer le président dans ses fonctions en précisant que le président du comité de gestion n’est nullement sous la tutelle directe du bourgmestre de Sya.
L’historique de la SGM
La réhabilitation du marché a eu lieu en 2001 sur financement de la CFD actuelle Agence française de développement (AFD) à 2,7 milliards de FCFA et sur financement des commerçants à 1,6 milliard, soit 35% en contrepartie de la remise de contrats d’occupation du domaine public sur 25 ans. Ce qui a donné lieu à la signature d’une convention entre la CFD et la commune de Bobo donc la création de la SGM en lieu et place de la régie municipale. La convention préconise la création d’une personne morale du type régie autonome, ou d’une société concessionnaire privée qui aura pour rôle de gérer le marché en remplacement du service des marchés de la mairie. La SGM est au demeurant, un établissement local de type concessionnaire avec un contrat de concession matérialisé par un bail de 25 ans allant donc de 2001 à 2026. La SGM est tenue de verser annuellement à la commune des redevances de 18 millions de FCFA comme part fixe et 30% du résultat comme part variable. Selon le collectif, les statuts étant des textes suprêmes de la SGM, aucun arrêté ne devait être pris pour contredire et annuler les dispositions de ces statuts. Le Dr Ibrahima Traoré étant dans ses droits a procédé à la nomination de Didier Toé comme le nouveau directeur de la SGM et l’a installé dans ses fonctions le 28 mars 2019. Pour le président du collectif, Amidou Koussoubé, la justice a tranché et il invite les deux frères a enterré la hache de guerre afin de permettre aux commerçants de travailler dans la paix, la concorde et la quiétude dans la ville de Sya. Ils disent tenir à leur marché et ne permettront pas à quelqu’un de semer des troubles dans le marché qui est leur raison d’être. La commune prévoit une session extraordinaire spéciale SGM. Le collectif dit avoir demandé plusieurs fois à rencontrer le maire, mais sans succès.
Daniel OUATTARA
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