La chancelière Angela Merkel ne pouvait pas trouver meilleur adieu à l’Afrique que ce 4e millésime du CompactG20 with Africa, dont elle est l’initiatrice depuis 2017, année où elle est dirigeait la présidence de cette organisation européenne. Elle quittera ses fonctions d’ici quelques mois, après 17 ans de gouvernance saluée par ses compatriotes, et quoi de plus manquant pour l’Afrique que de jauger l’existant des investissements privés allemands sur le continent.
En visioconférence, mais aussi en présentiel avec le Sénégalais Macky Sall, le Rwandais Paul Kagame, le Guinéen Alpha Condé et le Ghanéen Nana-Akufo Addo, Berlin a passé en revue ce que les secteurs privés africain et allemand ont pu réaliser depuis 4 ans et les futurs possibles à explorer.
Mais s’il y a bien un acte qui sera estampillé d’une pierre blanche, lors de ce cénacle du 28 août 2021 de la capitale allemande, c’est l’annonce de l’installation du laboratoire allemand BioNTech au Rwanda et au Sénégal, dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 et d’autres pathologies tropicales tels le paludisme et la tuberculose.
Après les polémiques et les résistances contre le vaccin AstraZeneca, et le début des vaccins (Johnson&Johnson, AstraZeneca ..) sur le continent, l’avènement d’une structure en 2022 comme BioNTech à Kigali et à Dakar est une grande avancée dans la lutte contre cette maladie virale.
En projetant de produire des vaccins ARN messager anti-Covid-19 en Afrique, BioNTech qui a déjà fait ses preuves en tandem avec Pfizer vise à booster le processus COVAX, mais à approvisionner davantage les pays de l’UA, en vaccins.
On comprend dès lors la «confiance» affichée du directeur et cofondateur de BioNTech, Ugur Sahin confiance partagée par Macky Sall lequel a évoqué «un jour historique» (ce 28 août 2021) dans l’accession au vaccin et de Paul Kagame qui est satisfait de «l’initiative et de la vision» du laboratoire allemand. En rappel, 1% des vaccins utilisés en Afrique sont fabriqués sur le continent. L’UA veut faire grimper cette proportion à 60% d’ici 2040.
Cependant, s’il faut se féliciter de cette décision, c’est parce que BioNTech ne s’arrêtera pas qu’au Covid-19, mais la recommandation du centre de contrôle et de prévention des maladies du continent (CDC) émanant de l’ua, a donné aussi son Ok pour que soient associés des vaccins à ARN messager contre le paludisme et la tuberculose.
A ce titre, il convient d’évoquer qu’il existe déjà des initiatives locales surplace avec lesquelles, il faudrait un partenariat qui ne peut être que fécond. On sait déjà que le président ghanéen veut installer un laboratoire anti-Covid-19 à Accra, il est également de notoriété publique que le professeur burkinabè, Halidou Tinto en collaboration (avec des chercheurs d’OXFORD) a mis au point un vaccin anti-palu dont l’efficacité est de 77%. Le R21 le nom de ce vaccin, après d’autres phases n’attendra que le feu vert de l’OMS pour sa diffusion. C’est le fruit de 13 années de recherches à l’Unité de Nanoro située au Centre-Ouest de Ouaga au Burkina Faso.
Au Sénégal, qui peut ignorer l’immense travail qu’abat la prof. Awa Marie Coll-Seck, ex-ministre de la Santé (2012-2017) qui s’est appropriée la pandémie de la Covid-19 ? Spécialiste en maladies infectieuses bacteriologie-virologie, celle qui enseigne à l’Université Cheick Anta Diop est aussi une référence, dont BioNTech devra en tenir compte au Sénégal.
Le palu tue petits (400 000/an) comme grands de même que le bacille de Koch, sans oublier le vibrion cholérique et la rougeole qui déciment sur le continent. Autant dire que si recherches dans la Covid-19, palu et tuberculose, il y a autant que BioNTEch associe certains acteurs avertis que sont ces labo existants ou en gestation nationaux et des cliniciens cités plus haut.
La REDACTION
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