Conclave de Brazzaville sur les élections en RDC : Le pari risqué de Sassou N’Guesso

Conclave de Brazzaville sur les élections en RDC : Le pari risqué de Sassou N’Guesso

Le chef de l’Etat namibien et président en exercice de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), Hage Geingob avait tenté le coup le 16 décembre courant : organiser un petit cénacle avec ses homologues de l’Afrique centrale sur les élections du 23 décembre en RDC, et surtout sur la situation de tempête qui y prévaut. Initiative abandonnée après une audience que le Namibien a accordée à Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, 2 pontes de l’opposition… et idée reprise par le président congolais Denis Sassou N’Guesso patron en exercice de la conférence internationale sur les Grands Lacs (CIRGL) qui distribua donc des invitations aux chefs d’Etat de l’Afrique centre et australe, en vue d’être au chevet de la RDC, qui, à 96 heures d’élections dangereuses inquiète à juste titre la sous-région. Et pas seulement ! Rendez-vous est donc pris pour aujourd’hui 26 décembre à Brazza.

Les raisons de cette tentative de palabre du président du pays de la rive droite du fleuve jugulaire du Congo, vont des reflux identitaires ingurgitées en affrontements intercommunautaires, notamment dans la province de Maï Ndombé, aux violences intérieures qui ont jalonné la campagne électorale.

De Maï Ndombé, affluent des milliers de Congolais qui fuient cette campagne électorale chaude vers le voisin brazzavillois, sans compter cette fibre de médiateur qui a toujours été celle du n°1 du Congo-Brazza, n’oublions pas qu’il a un œil sur la Libye.

Pari risqué donc pour Denis Sassou N’Guesso, qui veut que les protagonistes de RDC parviennent à un consensus à minima, à tout le moins, à un code de bonne conduite, le jour des votes et surtout après.

Car si l’incandescence de Maï Ndombé, a enjoint la MONUC a envoyé du personnel pour circonscrire les tueries et diverses violences dont la région est le théâtre, les élections en elles-mêmes constituent un menu rougeoyant. L’interruption de la campagne, son report unilatéral au 30 décembre, et le vote électronique par ces machines dont de plus en plus, l’opposition pense que ce sera la voie légale de la fraude, toutes ces considérations font dire que la SADC et la CIRGL auront du pain sur la planche.

Que peut-on attendre de ce sommet dit de la dernière chance à 4 jours de scrutins inflammables dans ce pays vaste comme l’Europe occidentale ? A vrai dire, très peu de choses, pour ne pas dire rien du tout tant, il est déjà tard. Car on ne sait même plus si in petto, Kabila veut vraiment de ces élections et il suffit d’un petit couac, et la fête de la Saint-Sylvestre  2018 aidant, le prétexte est tout trouvé pour renvoyer ces votes en 2019, voire aux calendres congolaises. Tiens encore une Saint-Sylvestre au cours de laquelle, on risque peut-être de chanter le requiem de l’Accord éponyme. Et puis, on ne sait même pas si Kinshasa enverra des missi dominici à ce sommet, car on voit mal Kabila, se déplacer pour ça.

A supposer même que la RDC délègue un ou des émissaires à Brazzaville, quelles propositions sortiront de cette réunion, vu que le pouvoir en RDC, depuis ce coup d’arrêt de la campagne électorale semble tenir toutes les cartes d’un futur hold up électoral ? Pourquoi s’embarrasser encore d’oiseuses disputes à Brazzaville ?

Surtout que la SADC n’a jamais pu régler un problème de la région, à commencer par le Burundi où N’Kuruziza lui a fait plusieurs niques humiliantes ! A moins que Kabila et ses zélotes ne sentent que la RDC pourrait exploser, en les emportant. En tout cas le pompier Sassou N’Guesso aura eu le mérite d’essayer de prévenir un incendie quasi-certain. Il ne reste plus à souhaiter qu’il se trompe à ce sujet.

La Rédaction

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