Conclave de guerre du Sahel en Algérie : Le gros pari de Lamamra : Botoxer le comateux Accord d’Alger

Conclave de guerre du Sahel en Algérie : Le gros pari de Lamamra : Botoxer le comateux Accord d’Alger

 Hier 10 août et ce jusqu’à aujourd’hui 11, l’Algérie a réuni les sécurocrates et militaires du Burkina, du Mali, du Niger et de la Mauritanie pour un cénacle de guerre sur le Sahel autour du thème : «Reconsidérer les dangers qui guettent le Sahel». La paix des braves signée de mauvaise grâce et sous le diktat de la communauté internationale, il y a 6 ans par la CMA, Bamako et le Gatia n’a jamais bien fonctionné.

Durant ces 6 longues années, des clauses ont certes été respectées telles que quelques désarmements et réinsertion, les patrouilles mixtes, matérialisées par l’entrée à Kidal de l’armée malienne recomposée, la nomination de gouverneurs mais véritablement, l’Accord d’Alger a toujours été bancal : les attaques ont continué, les trêves ont été courtes alternant avec des attaques très meurtrières et chaque protagoniste pointe un doigt accusateur sur l’autre.

Mise à l’écart, jouant aux attentistes ou échaudée par un précédant échec c’est selon, l’Algérie veut donc reprendre une place dans cet échiquier sahélien ou pourtant, elle a sa place à jouer et surtout pour beaucoup, elle est le maillon manquant à la résolution de cette crise née de facteurs endogènes et exogènes.

Pour cette réunion, c’est la Libye qui sera le plat  de résistance accompagnée du Mali évidemment voire tout le Sahel. Belle initiative de l’Algérie qui semble ici ignorer aussi la France, alors  que dans ce brûlot sahélien, les 2 pays devraient s’associer pour inverser les effets de fin du monde causés par la déflagration de la Libye née de la disparition de  Kadhafi.

A la vérité, dans ce problème sahélien, France et Algérie sont condamnées tôt ou tard à s’asseoir autour de la table avec les pays sahéliens concernés. La France par Barkhane et bientôt Takuba est impliquée au Sahel, l’Algérie qui partage des milliers de kilomètres avec la Libye et avec le Mali et surtout il se dit que l’Algérie aurait une grande ascendance sur Iyad Ag Ghaly, qui gîterait dans les contreforts de la frontière algéro-malienne est une partie de la solution au Sahel.

En tout cas, en ressuscitant le CEMOC qui est à la base de ce sommet sécuritaire, le ministre des Affaires étrangères algérien, l’inoxydable et très compétent Ramtane Lamamra, redore le blason d’une diplomatie algérienne qui, sur le dossier sahélien, était en rade. En mettant le cap sur la situation en Libye, il va à la racine du problème car si la Libye redevient normale c’est-à-dire parvient à faire taire les armes, et rayer les sanctuaires terroristes de son sol, et enfin à organiser des élections en décembre prochain, le Sahel ne pourrait que mieux s’en porter.

Situation en Libye et Accord d’Alger, voilà le gros pari que s’est fixé le diplomate algérien, pari risqué tant le dossier sahélien est glissant et plein d’entrelacs mais pas impossible pour peu que tous les protagonistes se parlent et s’écoutent. Encore faut-il que tout le monde veuille de la paix au Sahel !

La rédaction

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR