Conclave des chefs d’état-major des armées de la CEDEAO sur le Niger : Grossesse nerveuse à Accra

Conclave des chefs d’état-major des armées de la CEDEAO sur le Niger : Grossesse nerveuse à Accra

Il aurait fallu que Wolé Sonyaka, débouche au milieu des grands galonnés des armées de la CEDEAO, réunis hier 17 août à Accra au Ghana (pour affiner, décider ( ?), quand et comment intervenir à Niamey pour rétablir Bazoum), il aurait fallu donc que le Prix Nobel de littérature (1986) vienne dans ce cénacle pour leur dire : «Le tigre ne crie pas sa tigritude, mais saute sur sa proie».

En pareille situation, soit on tape ou on ne tape pas, mais passer tout le temps à dire : «On va taper, mais, on discute aussi», ne sert à rien, surtout que le temps passe, les ardeurs et les convictions s’émoussent les calculs politiques, économiques et militaires rentrent en compte  et ça fait 3 semaines que ça dure !

D’abord, son report daté du 12 août dernier pour «des raisons techniques» laissait circonspect plus d’un, hier officiellement il s’est agi pour ces chefs militaires pendant 48 heures, donc jusqu’aujourd’hui 18 août de «finaliser le plan d’intervention militaire au Niger». Les pays qui vont dégager des soldats tels le Bénin, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Nigeria sont quasi fin prêts pour le déploiement, le jalonnement et l’opération proprement dite. Mais, on ajoute que «l’option diplomatique reste possible et même encouragée par certains». Cette dernière phase si elle n’annihile pas la posture militaire, met du bémol et pour certains, réduit celle-ci à une muleta face au taureau, juste un chiffon rouge pour faire peur à la junte militaire.

Si on ajoute le fait que le rang des «va-t’en guerre» se clairseme, au sein des 15 pays de la CEDEAO dont certains sont farouchement opposés à cette intervention, sans oublier la bronca au Conseil de paix et de sécurité de l’UA en dépit du principe de subsidiarité dont bénéficie la CEDEAO, on attend de voir. Et même des pays étrangers agglomérés dans l’appellation Communauté internationale  se lézardent. Berlin hausse le ton, la France s’en tient à sa position de départ et les USA malgré l’arrivée prochaine de la diplomate Katheen Fitzgibbon à Niamey tiennent aussi au retour de l’Etat de droit. N’empêche, que les Saints Thomas se multiplient. Si  on met tous ces facteurs ensemble, on ne peut même pas parler d’une montagne en grossesse, encore moins d’accouchement. Tout juste peut-on évoquer le cas d’une grossesse nerveuse, qui s’est encore manifester à Accra avec les symptômes du «travail» avant accouchement, mais in fine le maïeuticien pourrait constater la vacuité de l’utérus. Sauf à être démenti par les faits dans les heures qui suivent, le spectre d’une intervention militaire au Niger s’effiloche. N’est-il pas temps que la CEDEAO parle plus de diplomatie, ou d’accentuer les sanctions que d’agiter le bâton ? Et ces grands chefs militaires, beaucoup le savent que dans toute guerre l’effet de surprise joue à 40-50%. Or, on annonce une guerre contre les putschistes de Niamey depuis des semaines, laquelle n’arrive jamais. Toute bataille victorieuse s’accommode mal des annonces qu’elles soient explicites ou tacites ! 

 Zowenmanogo Dieudonné ZOUNGRANA

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