Condamnation de Barthélémy Dias :  Sale temps pour le PS au Sénégal

Condamnation de Barthélémy Dias : Sale temps pour le PS au Sénégal

A peine deux semaines après la condamnation du bourgmestre de Dakar, et figure de proue du PS, Khalifa Sall a cinq ans de prison, voilà un autre enfant terrible du parti socialiste du pays de la Téranga qui ira en prison pour six mois : Barthélémy Dias, maire de la commune de Mermoz-Sacré-Cœur a été en effet condamné à purger cette peine pour «outrage à magistrat» et «appel à un attroupement».

En cinq minutes, tout a été plié, dans la salle d’audience hier, puisque c’est le temps que le juge, Yakham Keïta, a mis à peine  à rappeler les faits et à dire le verdict : l’édile de Mermoz repart à Rebeuss ! C’est certes son vœu du moins, il avait laissé entendre vouloir retrourner, partager la prison avec Khalifa Sall. Du reste, Barthélémy Dias n’est pas à son premier séjour en taule, puisqu’il avait déjà été condamné à deux ans de prison, pour avoir dégainé son pistolet en décembre 2011 et avoir tiré, sur quelques zélés du PDS, qui encerclaient sa mairie. Un homme avait été retrouvé mort, sans que la preuve soit administrée que c’était Dias qui l’avait occis.

Pour autant, si ‘’Barth la gâchette’’ est un abonné des prisons, sa condamnation et celle de Khalifa marquent un sale temps pour le PS et en même temps, qu’on le veuille ou non l’impression, que la coalition Benoo Bok Yaakar, et surtout le parti présidentiel l’APR Yaakar avec Macky Sall en tête veulent une présidentielle-boulevard, avec … un candidat solitaire, Macky Sall. Déjà en mauvaise passe depuis les années 2000, date de la première alternance, le PS n’a pas pu se relever pour reconquérir le pouvoir d’Etat. Aux Législatives et surtout aux Municipales, la formation a grappillé des postes, prenant même des bastions du PDS, mais véritablement, depuis que Abdou Diouf a cédé sa place à Tanor Dieng, le PS, n’a pas su se dépêtrer de certaines contingences pour reprendre les devants.

Khalifa Sall, est une étoile du PS, qui pourra eventuellement briller davantage, mais depuis la prison, ce n’est pas évident, même s’il s’est fait élire député à partir de Rebeuss. En outre, l’embastillement de Dias pose un peu  problème du moment qu’aucun juge n’a porté plainte. De même, il y a toujours l’ombre d’un doute sur les motifs réels de la condamnation de Khalifa Sall. C’est dire que le chœur de désapprobation qui fuse, et faisant état de relents politiques dans ces emprisonnements de leaders de l’opposition est bien entendu au sein des Sénégalais, très à cheval, sur les idéaux de justice et de démocratie. C’est les mêmes libertés de ton, et d’opinion, qui avaient permis à l’ex-maire de Fathick de terrasser, son mentor en 2012. Macky Sall serait-il un enfant de la démocratie, mais pas un démocrate ? Des Sénégalais commencent à se poser la question, car cette stratégie du vide autour de soi, pour se faire accompagner par des candidats-faire-valoir, passera mal dans ce phare de la démocratie qu’est le pays de Léopold Sédar Senghor. L’actuel président et  sans doute, probable candidat à sa propres succession en mars 2019, serait donc bien inspiré de laisser la chance à chacun, y compris, à ceux qui sont des challengers sérieux. Historiquement, Macky Sall devrait ne pas être celui sous qui la démocratie aura reculé au Sénégal. C’est mauvais ! .

Sam Chris

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