Condamnation de Bosco Ntaganda par la CPI : 30 piges pour un  ex-Terminator

Condamnation de Bosco Ntaganda par la CPI : 30 piges pour un  ex-Terminator

Grand amateur de gastronomie, il a prouvé qu’il tient à la vie. Bosco Ntaganda, Général terrorisant et «Terminator»  ayant basculé dans la partie obscure de la force… militaire, a illustré à merveille la maxime du bourreau qui craint le tranchant de son propre glaive. Et a posé un acte qui restera pour longtemps gravé dans les annales de l’histoire pas toujours linéaire de la Cour pénale internationale. Il est le premier accusé, chef de guerre, à prendre un vol d’avion pour aller se livrer, poignets tendus, au procureur de la juridiction supranationale. Pour ensuite plaider non coupable aux 13 chefs d’accusation qui ont dansé autour de son célèbre et inséparable chapeau de cowboy.

Mais au bout de quatre ans de procès, les juges de la CPI n’ont pas été tendres. Il est invité à rester au cachot pendant les trente prochaines années de sa vie.

Une justice donc pour les âmes de ces nombreux êtres humains qui ont souffert le martyre avant l’expédition vers la mort sous les ordres de cet homme, réputé sanguinaire et pas très proche de l’inhumanité.  13 crimes de guerre et de cinq crimes contre l’humanité doivent peser assez lourd sur les épaules d’un seul homme. Mais cela vaut certainement le coup, vu les échos sur les exactions commises en 2002 et 2003 en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo (RDC). Viol, esclavage sexuel, massacres sur des civils ornent le tableau de chasse funeste de ce Général qui n’aura certainement pas de chance d’être cité dans les livres des exemples à suivre.

Avec cette condamnation, c’est la CPI qui redore son tableau de chasse. Ce sera le cinquième chef de guerre alpagué par les juges de la juridiction. Il y a parmi eux, l’ancien patron de Ntaganda, Thomas Lubanga, qui avait écopé d’une peine plus clémente, avec 14 années à passer en prison.

Toutefois, cette condamnation n’effacera pas pour autant les critiques qui alimentent, à tort ou à raison, le feu sous le piédestal de la CPI. Bosco Ntaganda reste un Africain et sa peine nourrira les envies qui continuent de voir la juridiction de Fatou Bensouda et compagnie comme une orge judiciaire qui n’a qu’un menu monotone et orienté exclusivement vers la consommation de criminels africains.

Du reste, âgé seulement de 45 ans, si la moelle osseuse de Bosco Ntaganda est solide, il pourra se retrouver dehors à l’âge de 71 ans, si l’on soustrait les années déjà passées dans les geôles de la CPI. Et pour quelqu’un qui a empêché ses semblables de respirer un jour de plus l’air divin ou qui a transformé la vie d’autres en véritable cauchemar infini sur terre, la note aurait pu être plus salée….

Ahmed BAMBARA

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