Condamnation de Khalifah Sall au Sénégal : Il ne reste qu’une  carte à jouer

Condamnation de Khalifah Sall au Sénégal : Il ne reste qu’une  carte à jouer

Les carottes sont presque cuites pour l’ancien maire de Dakar. Sa condamnation a été confirmée en appel à la mi-journée hier jeudi. Il devra passer  cinq ans de prison ferme et  payer 5 millions de F CFA d’amende pour escroquerie sur deniers publics. Mais ce n’est pas tout. L’Etat sénégalais s’est constitué partie civile et la Cour d’appel l’a validée. Et il réclame 1,830 milliard de francs CFA de dommages et intérêts.

Les conséquences de ce verdict ? L’horizon de la présidentielle est en train de s’éloigner davantage du champ de vision de Khalifah Sall. La confirmation de la condamnation en première instance érige les monticules d’obstacles qui se dressent sur le chemin de l’ancien maire. La perspective de sa participation devient de plus en plus mince comme le fil d’une toile d’araignée.

Du reste, cette confirmation n’a pas trop surpris dans la galaxie de l’homme politique. Convaincus que cet arsenal judiciaire a été déployé pour lui barrer la route au palais présidentiel, ils ne se faisaient pas trop d’illusions sur ce que la juridiction en appel leur réservait. Voilà pourquoi d’ailleurs, les avocats appuient à l’envi sur la pédale «mascarade», développant à qui veut bien les entendre, sourire en coin, qu’ils ne sont pas dupes et que les robes des magistrats empestent la machination et la manipulation politique.

Il est évident qu’avec un bilan qui peut paraître insuffisant aux yeux des Sénégalais, l’actuel président Macky Sall ait des difficultés à convaincre ses compatriotes de lui renouveler le bail du pouvoir. Mieux donc avoir le moins possible d’adversaires dont la seule présence pourrait renforcer le contraste et empêtrer déjà le passage déjà si étroit. On comprend par exemple pourquoi l’ancien «ministre du ciel et de la terre»  Karim Wade piaffe d’amertume loin des rives du Sénégal. Il est également loisible de pencher la tête de compréhension face aux arguments des défenseurs de Khalifah Sall, contre qui la machine de la Justice s’est brutalement dressée, à l’orée de la présidentielle et dès que la senteur de ses velléités  présidentielles est arrivée aux détecteurs du camp de son «frère» Sall.

Mais le principal intéressé et ses avocats ne semblent pas être découragés pour autant. La lueur de l’espoir continue de briller dans leur visière, puisqu’il reste une carte juridique à jouer : le pourvoi en cassation. La Cour de cassation va certainement avoir à connaître ce dossier. Le sort de Sall sera-t-il différent ? Rien n’est moins sûr. Mais il est sans doute mû par le principe qui veut qu’on ne jette pas l’éponge tant que les dernières gouttes de la combativité ne sont pas asséchées.

Ahmed BAMBARA

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