Condamnation de l’ancien président de la Fédération béninoise de football  : Vers une purge africaine ?

Condamnation de l’ancien président de la Fédération béninoise de football  : Vers une purge africaine ?

C’est assez peu commun pour ne pas être souligné. La justice béninoise a condamné l’ancien et tout puissant président de la Fédération béninoise de football (FBF), Anjorin Moucharafou. Douze mois d’emprisonnement dont deux fermes et dix assortis de sursis. Il n’est pas le seul à trinquer. L’entraîneur, ses adjoints et le médecin de l’équipe des moins 17 ans ont aussi casqué la même peine. La dizaine de joueurs concernés sont punis de six mois d’emprisonnement, dont un ferme.  Ils sont condamnés pour «complicité d’usage de fausse attestation ».

La cause de cette avalanche judiciaire ? Une tricherie sur les âges des joueurs afin qu’ils puissent participer aux éliminatoires de la CAN des moins de 17 ans. Les actes de naissance des footballeurs ont été trafiqués pour les faire paraître plus jeunes. La minoration pour certains a même atteint 6 ans.

Cette affaire vient mettre à jour et à nu une pratique qui a pignon sur rue dans les fédérations africaines de football et même au-delà. Les supporters et les amoureux du football ont souvent regardé avec un air sceptique et un tantinet moqueur ou dubitatif les âges collés sur les joueurs, qui juraient avec leur envergure et leur gabarit. On a d’ailleurs été coutumier de voir des protestations d’adversaires qui estimaient que contre des « enfants », des pays ne s’embarrassaient pas d’aligner leurs « parents ». Et lors d’une récente Coupe d’Afrique des nations, les internautes ont raillé un certain joueur déclaré âgé d’une vingtaine d’années mais qui, rentré chez lui, a célébré l’anniversaire de son enfant qui était plus âgé que lui !

C’est donc dire que la tricherie sur les âges est la chose la mieux partagée dans l’univers du  football. Cette condamnation est un acte salutaire de la part du Bénin, qui a tenu à faire le ménage dans sa cour afin de redorer son  image sur le plan national et international. Il ne fait pas bien pour Patrice Talon d’être un chantre de la lutte contre la corruption et d’abriter dans son pays des pratiques aussi malhonnêtes et nettement peu sportives.

Maintenant, il reste à savoir si ce bel exemple sera suivi sur le reste du continent et dans l’univers du football. On souhaite que oui car ce sont des pratiques déloyales qui ne font pas honneur à une discipline sportive où le courage et la noblesse sont magnifiés. Pourvu que la purge continue afin que des enfants ne soient plus désormais obligés de jouer contre leurs grands-parents dans les stades africains.

Ahmed BAMBARA

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