Condé, Ouattara, Kaboré : 3 chefs à la reconquête de leur fauteuil avec des fortunes diverses

Condé, Ouattara, Kaboré : 3 chefs à la reconquête de leur fauteuil avec des fortunes diverses

FORTUNE, un vocable lié intimement à toute compétition. Napoléon aimait invoquer cette FORTUNE, qui signifie chance, baraka, lors de ses innombrables batailles. Le guerrier sans peur qu’il était en a remporté des centaines, c’est lui qui a dessiné la carte de l’Europe, avec quasiment les contours acctuels. Mais, il a toujours eu peur ou s’est fié à cette fortune. Dans toutes ces élections, cette coquine qui n’est pas facile à apprivoiser, joue à cache-à-cache avec 3 chefs, qui cherchent à succéder à eux-mêmes : Alpha Condé, Alassane Ouattara et Roch Kaboré.

En Guinée-Conakry, la campagne électorale est en branle. Alpha Condé a contre lui plusieurs candidats en particulier son traditionnel challenger Cellou Dalein Diallo. Boycott du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), rues en pré-ébullition. Mais avec un Alpha, qui tient bon, pugnace, rassure et prêt … à tout, on ne peut préjuger de rien.

En Côte d’Ivoire, c’est un «Tout sauf Ouattara» qui s’est massifié autour de la désobéissance civile décrétée par Henri Konan Bédié, derrière lequel ont fait chorus, les Toikoiseuse, Affi N’Guessan, Gbagbo, Soro … Seul KKB fait cavalier, assumant l’accusation qu’il est un candidat «vendu» à Ouattara, lequel Ouattara, multiplie les paroles et les gestes rassérénantes. A l’image de ce stade olympique d’Ebimpé, infrastructure architecturale sportive qui en impose tant pas sa qualité, que ses 5 000 places, inauguré en grandes pompes à Anyama ce 3 octobre 2020 par le candidat-président Alassane Ouattara. Evènement sportif éminemment politique, ici, le sport ayant servi à un gigantesque raout électoral, à moins d’un mois de la présidentielle.

Au Burkina Faso, la CENI vient de réceptionner une fournée de 23 candidats pour la présidentielle du 22 novembre. Le 10 octobre, le Conseil constitutionnel fera le tamis au regard des textes qui régissent les élections au mandat suprême.

Ici aussi, un président sortant, compte ne pas sortir puisque Roch Kaboré après 5 années à Kosyam, le palais présidentiel veut rempiler pour une seconde levée.

3 chefs, 3 présidentielles à quelques jours ou semaines de distance avec des typologies différentes, des contextes  dissemblables, et des perspectives très nettes.

Si le Guinéen est allé, à pas de sioux, quoique au forceps à ce vote avec toilettage et référendum constitutionnel, tout en sachant que ce 3e mandat est crisogène, il aura réussi à maintenir le cap, et même à faire participer le principal opposant à cette joute électorale. Une sorte du miroir renversé du centrisme de son acolyte de l’opposition Sydia Touré, qui avait rejoint le même Alpha Condé en 2015. Retour du pular au Gnakanké !

Cette élection du 18 octobre a déjà enregistré ses morts, à 2 semaines de ce rendez-vous capital, tout est volatile. Autant, l’encéphalogramme peut-être celui du comateux, calme plat, ce qui serait exceptionnel, autant, tout peut pêter soudainement. L’octogénaire Condé joue gros, le pari est risqué, il le connaît lors de sa longue présente dans l’opposition mais pour ce 3e coup, ça passe ou ça casse.

Plus chanceux l’ivoirien ? Que nenni, ici on a encore les stigmates des 10 années qui ont «cassé» la Côte d’ivoire, on a toujours 3 chefs qui parlent de passer la main, alors qu’ils font tout pour rester en cultivant le culte de l’indispensabilité.

Toute proposition gardée, le Burkinabè Roch Kaboré est le plus épargné par le pathos électoral. Lui traîne un quinquennat rendu sanguinolant par les terroristes, des frondes sociales à tiroirs, et quelques-uns de son entourage qui auront contribué à pourrir son mandat, mais de cette compétition du 22 novembre, il garde ses chances. Moins de contestations sur la nature du mandat, il est à son 2nd, et moins de front oppositionnel, débout comme un seul homme avec un slogan «Tout sauf Kaboré» ! Certes, le débat fait rage sur le fameux «winvouka» le «un coup KO», mais beaucoup s’accorde qu’en dépit de ses 5 ans difficiles, et au regard d’un électorat éparpillé par l’existence de plus d’une centaine de partis politiques, tout est possible. Mais une élection n’étant jamais gagnée à l’avance …

3 présidents dont 2 traînent un dangereux parfum de 3e mandat, qui pourrait être des déclencheurs de crises pernicieuses ou ouvertes, 3 élections, dont il faut souhaiter que les rancœurs, les désirs de revanches ne prennent pas le dessus. La paix dans la sous-région est suspendue à ces 3 présidentielles, avec surtout beaucoup de clignotants rouges chez les partisans du 3e mandat. 3 élections, 3 présidents, 3 destins, 3 fortunes diverses.

La REDACTION

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