Confirmation de demande de départ de Sabre du Burkina d’ici 1 mois : Temps, défi logistique et réarticulation ordonnée, la hantise française

Confirmation de demande de départ de Sabre du Burkina d’ici 1 mois : Temps, défi logistique et réarticulation ordonnée, la hantise française

Trop de confusions, il faut clarifier les choses, a dit en substance, le président français Emmanuel Macron, en marge du Sommet du couple franco-allemand demandant au président de la Transition burkinabè IB sitôt la demande de départ de l’opération française Sabre connue, mais non confirmée demandant à IB de se prononcer clairement. On était le dimanche 22 janvier 2023, au lendemain de la divulgation de cette dénonciation qui court depuis le 18 janvier date de la rupture.

Hier 23 janvier, le porte-parole du gouvernement burkinabé Jean-Emmanuel Ouédraogo a répondu à cette attente de clarification en répondant que «cette dénonciation est dans l’ordre normal des choses», puisque Sabre est au Burkina sur demande du Burkina, si le même pays demande de partir, il faut respecter le vœu. Il est vrai, reconnaîtra le porte-parole du gouvernement que le France paie un tribut économique et humain pour cette opération, mais l’heure est à l’option du «compter sur soi-même» qui est l’option du MPSR 2. Le «sursaut patriotique des FDS et des VDP permettra de gagner cette guerre …», dira-t-il. Le verbatim important aussi du porte-parole est que «nous attendons de nos amis du soutien, un soutien matériel surtout».

C’est tacite mais on pense immédiatement à la Russie à Wagner ? Honni qui mal y pense ! Les walkyries n’ont pas été effleurées ! Et pourquoi pas à la Turquie, à Israël …?

Un risque de vide laissé par Sabre ? Que nenni selon toujours le même porte-parole, car ce vide sécuritaire sera rempli par les Burkinabè eux-mêmes.

Côté Paris, on semble faire le dos rond, ou plutôt jouer la montre en s’arc-boutant à une exigence : que le président Ibrahim Traoré lui-même parle et le dise, laisse-t-on entendre côté Quai d’Orsay qui reconnait avoir reçu cette sommation de faire partir Sabre. Y a-t-il voix plus officielle que celle du porte-parole d’un gouvernement ? y-a-t-il papier plus valide qu’un courrier envoyé par le ministère des Affaires étrangères du Burkina, dénonçant cet Accord du 17 décembre 2018, en ses articles 5 et 16 ? Le courrier de dénonciation ne fait-il pas foi ?

Que veut la France en réalité ? Gagner du temps pour pouvoir lever les pénates de ses Forces spéciales de Kamboinsin ? Car si par exemple au Mali, Jupiter a été intransigeant, exigeant et obtenant du temps pour dégager Barkhane des différents sites évitant ainsi un désengagement précipité et humiliant, au Burkina, le mois donné par les autorités coince la France dans un espace temporel étriqué. Car réarticuler 400 hommes, manifestement, ce sera également le cas, puisqu’une centaine pourrait rester au Sahel, convoyer le lourd matériel loin du Burkina, nécessitent beaucoup plus que le mois que le Burkina a donné à la France.

Temps-défi logistique et réarticulation ordonnée, voilà le triptyque qui turlupine le Quai d’Orsay, l’Hôtel de Brienne et même l’Elysée. C’est une hantise pour la France. Car au Mali, si Barkhane n’avait pas eu ce temps, c’aurait été un départ avec sûrement des fautes, et même certains matériels à abandonner sur place. Depuis hier, la France sait que le Burkina a bien demandé le rapatriement de l’opération Sabre. Inutile de s’agripper comme l’arapède au rocher en feignant de ne pas avoir compris la teneur de l’épistolaire du Burkina. Alors de  deux choses l’’une pour la France :

– Soit Sabre lève l’ancre dans les 1 mois imparti avec des risques non calculés, et au bout, un redéploiement humiliant et infamant car à l’évidence, depuis le 18 janvier, ce temps court, donc il reste 3 semaines.

– Soit la France sollicite 2 mois au moins  aux autorités burkinabè pour pouvoir désengager son opération Sabre de Kamboisin.

A la vérité, il faut que la France prenne conscience qu’il y a bel et bien divorce sécuritaire et que l’heure n’est plus à chercher à fignoler, car sur les rapports France-Burkina, côté militaire, et même ailleurs, ce genre d’acte est la principale revendication de la base populaire du régime, et ce dernier ne pouvait pas résister plus longtemps à cette injonction matricielle au risque de se couper du soutien nécessaire à la reconquête du territoire, sa mission essentielle.

 

La REDACTION

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