Cette affaire de biens mal acquis ne fera décidément par de bien au fils du président de la Guinée Equatoriale. La Cour de cassation n’a pas cassé la décision qui le condamne à payer plusieurs millions d’euros pour ses avoirs acquis pas catholiquement en France.
Pourtant, Teodorin Obiang était convaincu que la Justice française se mêlait de ce qui ne la regardait pas. En effet, de quel droit des juges français pourraient venir se plaindre des achats onéreux faits par un fils de président, acquis avec l’argent de son peuple ? C’est mettre délibérément et de façon provocante les pieds dans des plats qui ne sont pas les vôtres et être décidément royaliste que le roi.
Les populations équato-guinéennes ont-elles dit que cela les dérangeait outre mesure que le bien aimé fils de leur non moins bien président dorme dans des maisons luxueuses et caracole dans des voitures de prix, même si c’est leur compte en banque national qui a casqué les factures ? Assurément pas !
Mais ces juges de la Cour de cassation française sont vraiment sourds. Quoi qu’il en soit, ils ont dit que leurs collègues de la juridiction précédente avaient bien raison d’intimer au fils « princier » de restituer aux Equato-guinéens ce qui leur appartenait. Si Teodorin Obiang n’est pas content, qu’il aille se plaindre auprès de son père de président !
A l’évidence, la Justice française, même s’il plane quelques soupçons de visée politique non avouée, a décidé de ne pas lésiner sur l’affaire des biens mal acquis. C’est une mise en garde sans frais pour les potentielles velléités de vol des richesses des pays africains pour ensuite racheter des biens en France. Il n’est pas certain que cela éteindra conséquemment les ardeurs, mais c’est certain que certaines dépenses ostentatoires et comportements dignes d’orgies de Vikings ne se pavaneront plus dans les rues européennes ou françaises.
Vivement aussi que le processus qui aboutira à la vente aux enchères de ces biens pour venir en aide aux populations équato-guinéennes soit vite acté. En attendant, les recours judiciaires ne sont pas finis pour Téodorin. Ira-t-il à la Cour européenne des droits de l’Homme. La seule évocation de ce nom devrait le dissuader. Mais, on pourrait s’attendre à tout !
Ahmed BAMBARA
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