Conflits, dérèglements climatiques… :  Le spectre de la famine rôde  toujours sur l’humanité

Conflits, dérèglements climatiques… :  Le spectre de la famine rôde  toujours sur l’humanité

 

Le chiffre donne le tournis et fait froid dans le dos. Dans le monde, près de 282 millions de personnes vivant dans 59 pays sont confrontées à une insécurité alimentaire aigüe. L’alerte a été donnée ce mercredi 24 avril 2024, par 16 organisations de l’ONU et humanitaires. Selon le rapport mondial sur les crises alimentaires du Réseau d’information sur la sécurité alimentaire, c’est 24 millions de plus qu’en 2022. Cette envolée qui suscite inquiétudes et préoccupations à travers le monde, laissent entrevoir des perspectives sombres pour cette année 2024 et peut-être même celles à venir. En effet, un coup dans le rétroviseur indique qu’il s’agit de la cinquième année consécutive marquée par une hausse considérable des personnes en situation d’insécurité alimentaire aigüe.

Parmi les facteurs aggravants de cette tache noire de l’humanité qu’est la faim, figure la détérioration continue de la situation au Soudan et la grave crise humanitaire provoquée par la guerre dans la bande de Gaza. Ledit rapport hiérarchise les principales causes de cette famine de la façon suivante : les situations de conflit ou d’insécurité sont devenues en 2023 la principale cause d’insécurité alimentaire aiguë dans 20 pays ou territoires, où 135 millions de personnes en ont souffert. Viennent ensuite les chocs économiques (principale cause pour 75 millions de personnes dans 21 pays) et les événements climatiques extrêmes comme les inondations ou les sécheresses (72 millions de personnes dans 18 pays). Voici donc le diagnostic que dressent les organisations œuvrant dans l’humanitaire de lutte contre la famine.

Mais des interrogations surgissent des conclusions de ce rapport et de ce diagnostic. Il s’agit de comprendre ce qui arrive à notre humanité ? Comment dans un monde de plus en plus prospère et global des êtres humains laissent périr leurs semblables de faim ?

Pour certains, il est impensable qu’en dépit des moyens déployés pour la distribution de l’aide dont l’augmentation ne fait l’objet d’aucun doute, des enfants meurent de faim. Du reste, cette triste réalité avait poussé l’actuel patron de l’ONU, Antonio Guterres, à lancer un cri de cœur pour une hausse des contributions. L’urgence de la situation a été parfaitement soulignée par la directrice du PAM, Cindy McCain qui a déclaré que sans les ressources et la volonté politique nécessaires pour les mettre en œuvre, la situation va s’empirer.

L’ONG Oxfam ferme le tableau des réactions en qualifiant la crise alimentaire mondiale de crise de la morale. Pour l’organisation, «il est impardonnable que plus de 281 millions de personnes souffrent de faim aiguë alors que les plus riches du monde continuent de réaliser des profits extraordinaires, y compris les sociétés aérospatiales et de défense qui contribuent à alimenter les conflits, principale cause de la faim», écrit Oxfam.

En termes de perspectives, l’espoir pourrait venir d’un retour rapide de la paix. Pour y parvenir, il importe que les hostilités cessent dans les foyers de conflits notamment à Gaza, au Soudan et au Sahel.  Le document note qu’au cours des mois précédents (l’année 2023), les choses se sont considérablement améliorées dans 17 pays. Cette lueur d’espoir pourrait être le point de départ d’une offensive contre la famine qui avilit l’humanité même si le danger reste imminent avec le phénomène météorologique El Niño dont les affres restent vivaces dans les mémoires.

La REDACTION

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