Conflits Peulhs # Dogons au Mali :  Les vrais ennemis s’appellent djihadistes

Conflits Peulhs # Dogons au Mali : Les vrais ennemis s’appellent djihadistes

Le Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maïga, vient de terminer sa tournée, qu’on peut qualifier de fructueuse, d’abord du fait en lui-même. Inédite, risquée, est cette tournée premier ministérielle dans ce no man’s land malien qu’est son septentrion : Tessalit, Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti, Koro, Bingass, Bandiagara, Djenné, le chef du gouvernement a montré, si besoin était que l’Etat central, quoique malmené, n’a pas perdu son Nord. Certes, il s’est agi de présenter le programme présidentiel d’urgence à des populations tétanisées par une guerre asymétrique, mais c’est surtout aussi pour dire à ces populations que l’Etat malien existe, même au Nord que s’inscrit ce séjour.

Rencontres avec les représentants de l’Etat ou ce qui en tient lieu, vu que les autorités intérimaires ont du mal à s’affirmer, avec les élus locaux, les notabilités traditionnelles, c’est quasiment une tournée politique qu’a effectué Boubeye Maïga. Au demeurant, si le président IBK l’a responsabilisé à ce poste à 6 mois de la bataille pour le palais de Koulouba, c’est pour qu’il mouille le boubou, pour la victoire. Enfin, depuis la calamiteuse et sanglante visite de son prédécesseur, Moussa Mara, dans ces contrées, en 2014, aucun PM ne s’est encore aventuré en ces lieux. Boubeye l’a réussi, même s’il n’a pas pu désamorcer en totalité les reflux identitaires, à Mopti et plus précisément, les environs de Bandiagara, où les communautés Peulh et Dogon se mènent une guerre sans merci. A Koro le 25 mars dernier, le PM est parvenu à instaurer un armistice, peut-être de façade, mais une trêve tout de même, entre ces deux communautés qui ont promis de faire la paix des braves. Et voilà que dès son retour à Bamako, une fosse commune contenant les corps de 5 commerçants peulhs sont découverts. Et voilà aussi que ce sont les soldats maliens qui sont indexés. Ça commence à bien faire ces vrais Timisoara (du nom de cette ville roumaine où on a accusé Ceaucescu d’avoir enseveli ses victimes, ce qui était faux), ces vraies tombes semées un peu partout au Mali, depuis celles des Bérets rouges

 du putschiste capitaine Haya Amadou Sanogo, à celle qu’on découvre chaque jour exhibent le vrai visage du Mali, en guerre, non-réconcilié, et gagné par l’anxiété pour l’avenir sans paix. C’est pourquoi, Peulhs et Dogons doivent cesser leurs querelles picrocholines pour se donner la main contre l’ennemi commun : le djihadisme qui sévit au Nord, au Centre et même au Sud de l’ex-Soudan français. C’est la seule guerre qui vaille, car comme le dit l’adage, «lorsque la pluie vous bat comme plâtre, évitez de vous battre vous-mêmes».

La Rédaction

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