«Congo files» : Que cache l’assassinat des deux agents  onusiens en RDC ?

«Congo files» : Que cache l’assassinat des deux agents  onusiens en RDC ?

Michael Sharp et Zaida Catalan dans la réalité de X-Files la cultissime série télévisuelle dans le rôle de Molder et Scully ? Sauf qu’ici, la réalité se termine par l’élimination des deux héros, mais au fil du temps, la vérité semble ailleurs !

En effet les enquêtes indépendantes se suivent et commencent à sur la mort des deux experts onusiens,  Michael Sharp et Zaida Catalan, et de leurs accompagnateurs, dans le Kasaï, et les révélations deviennent de plus en plus troublantes. La dernière en date est cet accès d’un conglomérat de médias à des documents confidentiels de l’ONU, dressés par des enquêteurs pour faire la lumière sur l’assassinat des mandatés.

Les indications sont saisissantes, et au lieu d’éclaircir l’horizon, elles l’assombrissent plutôt d’innombrables points d’interrogation sur le rôle joué par le gouvernement ou les forces de défense et de sécurité congolaises dans la brutale disparition des inspecteurs de l’ONU :

– la vidéo de la mise à mort des deux hommes en elle-même est un immense puits d’incompréhension. Les miliciens ont-ils eu vraiment le temps de filmer cette exécution ? Eux qui ont des coutelas et des marteaux en guise d’argent avaient-ils la présence d’esprit d’avoir un appareil de filmage sophistiqué pour immortaliser ce macabre moment ?

– Pourquoi les bandeaux sur les fronts des miliciens étaient-ils aussi neufs ? Ne sont-ce pas les preuves qu’il s’agit de «mercenaires» recrutés sur le vif pour mener cette immonde besogne afin de mettre le chapeau sur le Kamuina Nsapu ?

– Pourquoi les voix sur cette fameuse vidéo ressemblent-elles de façon aussi saisissante à celle du principal informateur des enquêteurs de l’ONU ?

– Pourquoi le «précieux informateur», l’énigmatique Jean Bosco Mukanda, avait-il de si bonnes relations avec les militaires congolais ?

– Comment a-t-il pu assister à «l’exécution» sans être lui-même inquiété ?

– Pourquoi les enquêteurs onusiens, qui enquêtaient sur la mort de leurs collègues, ont-ils eu autant d’embuches dans la conduite de leur travail ?

– Pourquoi les miliciens des Kamuina Nsapu s’en seraient-ils pris aux deux défunts sans que les forces de sécurité congolaises, qui devraient les protéger n’ont pas pu intervenir à temps ?

– Pourquoi les personnes inculpées par la justice congolaise n’ont pas de liens véritables avec la secte, alors principale incriminée dans cette affaire ?

Une certitude : plus les jours avancent et plus l’épaisseur des doutes s’élargit quant à l’innocence de la RDC dans la disparition des experts onusiens. La responsabilité ou la probable culpabilité du gouvernement de la RDC n’est pas écartée dans cette histoire au-delà de tout doute raisonnable. La probabilité que les experts tués aient découvert une cruelle et innommable vérité dans le Kasaï qui leur a valu d’être expédiés par-dessus le bastingage de la vie est très forte. Et l’image d’un infortuné pris un entrelacs de lianes, chaque mouvement et chaque tentative de se libérer ne fait que serrer davantage les liens de la suspicion autour du cou de l’exécutif de la République démocratique du Congo, son chef en tête.

Et le ministre de la communication, Lambert Mendé a beau se fendre d’une sortie pour dédouaner l’Etat congolais, c’est peine perdue, car il y a comme une odeur pestilentielle qui se dégage de ces deux assassinats, qui s’apparente de plus en plus à un crime d’Etat, qu’on tente de dissimuler en mensonge d’Etat.

La probabilité que ce ne soit pas les séides de la secte Kamuina Nsapu, qui ont occis les deux suppliciés du Kasai tend vers le positif, et chaque jour qui passe éclaire d’une lanterne nouvelle, cette sordide vérité, qui se ramène à une question basique : que cache l’assassinat de Michael Sharp et Zaida Catalan en RDC ?

Ahmed BAMBARA

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR