Qu’on l’appelle congrès 2e du genre ou démonstration de force, la grand-messe du RHDP de ce week-end du 21-22 juin 2025 au stade Alassane Ouattara d’Ebimpé aura drainé le ban et l’arrière-ban du parti, et ses alliés, afin de voir comment fourbir les armes pour la présidentielle du 25 octobre 2025.
Des milliers d’ouailles chauffés à blanc dans un style du chanté-dansé préfigurant les grands évènements ont tenu ce rassemblement qui n’avait que pour but de choisir le champion du parti qui le défendra à l’échéance dans 4 mois ! Hélas, Alassane Ouattara, puisque c’est de lui qu’il s’agit a choisi de maintenir un suspense apparent.
Concernant ma candidature «Je vous ai entendus et je vous ai compris… je prendrai ma décision dans les jours à venir en mon âme et conscience». On croirait entendre le même Ouattara il y a 5 ans lorsqu’il se donnait un temps de réflexion.
A l’évidence, le président-candidat clutive un vrai-faux suspense, car si tout le monde, y compris dans son proche entourage si chacun s’attendait à un Oui retentissant de sa part, c’est à un attentisme qu’a convié le président sortant. Que veut au juste Ouattara ? Pour beaucoup, à 4 mois de cette échéance fondamentale difficile à ce dernier de ne pas se jeter dans la lagune Ebrié, où véritablement ne l’attend aucun vieux caïman de la faune politique.
D’autant que Laurent Gbagbo de PPA-CI, Tidjane Thiam du PDCI, Guillaume Soro de GPS et Blé Goudé du COJEP ont été invisibilisés sur la liste électorale par la CEI.
A J-4 mois, il sera difficile d’organiser soit des primaires pour trouver le candidat ou désigner d’autorité ce champion. Ouattara à vrai dire, même si tout semble serein est embarrassé pas par ce 4e mandat, car s’il ne le voulait pas l’affaire aurait vite été plié. Mais comment l’annoncer (motifs) l’affronter et le gérer ?
Jeter son dévolu sur un candidat que lui, c’est le livrer à la «vindicte des autres dauphins réels ou putatifs».
Enfin, même sans les ténors de l’opposition sur la liste de départ, Ouattara est le seul qui peut passer haut la main ce vote face aux candidats accompagnateurs ou cendrillon de la fable.
Ouattara est soucieux de 2 problèmes :
1) Gérer l’annonce de ce vœu de 4e mandat.
2) Eviter les divisions dans son propre camp, car quoi qu’il fasse, ce 4e mandat à risque calculé comporte des germes de l’après. Les youyous au stade Ebimpé le suppliant à «dire un Oui» à sa candidature sont francs même empreints d’intérêts comme toujours. Chacun sait que Ouattara c’est l’assurance-vie du RHDP, et que c’est grâce à lui que certaines choses restent en l’état. En réservant une réponse qu’on pense être affirmative Ouattara joue la montre, essaie de rester maître des horloges.
A quand la fin de ce mystère de l’ontologie de la parole ? Dans 1 mois ou 2 ? A moins que ce ne soit à quelques semaines du vote ? Ou peut-être (faut pas rêver) pour permettre d’intégrer les 4 illustres recalés de la CEI ? Car en retardant sa décision, il ronge aussi les freins des adversaires du RHDP qui même s’ils sont convaincus qu’il le fera, s’abstiennent de certaines actions car il n’y a aucun acte de Ouattara dans ce sens.
Ceux qui s’attendaient à une éclaircie politique en sont pour leurs frais. La météo pré-électorale ivoirienne reste toujours brumeuse. Ouattara maintient un suspense qui n’en est pas un : il peut choisir de partir et laisser la place à l’un de la demi-douzaine de candidats de son écurie ou y aller lui-même pour ce 4e bail. Dans la tête de Ouattara !
Aujourd’hui au Faso
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