Conjoncture politique après le report de la présidentielle au Sénégal : Intenable !

Conjoncture politique après le report de la présidentielle au Sénégal : Intenable !

Pour qui connaît le Sénégal, l’actuelle situation est propice aux personnes qui «voient», trivialement, marabouts, charlatans, pythies et autres Saltigués sont très courtisés, il en va ainsi au Sénégal, comme en Afrique en général où politique et pratiques mystiques sont consubstantielles.

Sacrifices et gestes à accomplir sont ainsi prodigués par ces derniers à chaque camp pour conjurer le sort et gagner ou conserver le pouvoir. Qu’en est-il pourtant sur le terrain ?

3 macchabés depuis le vendredi dernier, le dernier en date, un jeune homme décédé à Ziguinchor, fief de Ousmane Sonko, des suites de violences des manifestants # forces de l’ordre. La messe dominicale d’hier dimanche 11 février 2024 a eu principalement pour homélie, à la Paroisse des Martyrs d’Ouganda de Dakar, un appel à la tempérance, à la paix et à un discernement des protagonistes politiques, dont les agissements mettent à mal le vivre-ensemble et la cohésion sociale. Comme leurs frères musulmans vendredi, hier, les fidèles en christ étaient tout de blanc vêtu pour cette sorte de prière de réprobation à ce report de la présidentielle en violation totale de la Constitution. Un chamboulement qui renvoie ce scrutin au 15 décembre 2024 pour cause selon le pouvoir en place des risques de troubles et d’instabilité.

Pourtant d’instabilité, le Sénégal est en plein dedans car depuis l’annonce de ce report, disons depuis la tambouille autour de l’Assemblée nationale, le jour de vote de ce report, jusqu’à hier dimanche 11 février, le Sénégal connaît des échauffourées et blocus des artères.

Et si les Apéristes soutiennent Macky Sall et clament que ce report est conforme à la Constitution, tablant sur un nouveau dialogue inter-Sénégalais, dont bon nombre ne croient plus à sa vertu, si le camp au pouvoir continue à pratiquer une sorte de politique de l’Autriche, la réalité sur le terrain est nimbée d’incertitudes et de risques de déflagration d’ici les 10 prochains mois.

En effet, les appels à la quasi-désobéissance civile se multiplient. Les jeunes très remontés contre le pouvoir apériste se déchaînent à l’image de ceux de Touba, lesquels malgré les objurgations du khalife général des Mourides Sérigne, Moustapha Bassirou Mbacké, ont violement manifesté à l’entrée principale de la ville jusqu’à l’ancienne gare routière, mettant le saint homme dans une posture de dépit dans sa mission de préservation de la sacralité de Touba.

Et rien, absolument rien ne prouve que les semaines ou les mois à venir, la tension baissera d’intensité, à moins que les populations ne soient gagnées par l’usure du temps. Mais, ce sera un répit fugace, et Macky Sall a déclenché un effet papillon, nul ne sait où va le Sénégal. Par contre, on devine que le contexte actuel à moins d’un rapide modus vivendi est intenable, et tout devient possible politiquement dans l’un des derniers bastions de la démocratie héritée du siècle des Lumières.

La REDACTION

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