Convention d’investiture au PDCI : Bédié 86 ans, bon pied, bon œil pour un come-back

Convention d’investiture au PDCI : Bédié 86 ans, bon pied, bon œil pour un come-back

Qui a dit que la vieillesse était un naufrage ? Au contraire, plus on «consomme des mois de janvier», plus on gagne en expérience, et en compétence.

C’est du moins ce que croient Henri Konan Bédié et tous ses ouailles du PDCI qui ont adoubé l’ancien président hier, 26 juillet 2020, qui en dépit des 86 hivernages de l’investi, pensent qu’il est «l’homme de la situation».

«C’est ceux qui font référence à mon âge, c’est leur problème, Je réunis toutes mes forces physiques et intellectuelles… l’âge est un atout et face au contexte de dégradation avancée de la Côte d’Ivoire, je suis l’homme de la situation».

Paroles du patron du vieux parti houphouëtiste qui bien que traversée par des courants scissipares va parier le 31 octobre sur celui qui depuis 1999 rêve de revanche.

Frustré et rongeant son frein depuis Noël 1999, jour où il fut renversé par le général Robert Guei, amer, pour le non-respect du deal avec Ouattara conclu en 2010, le sphinx de Daoukro ne pouvait penser qu’à renaître de ses cendres. C’est vrai que s’il n’est pas un cas pathologique de bonne santé, il est toujours bien conservé, quasi-ingambe, parcourant ses champs de cacao, et d’hévéa à Daoukro, le verbe toujours haut. Le patriarche est en bonne santé.

Henri Konan Bédié est aussi à la tête d’un PDCI, quoique ayant connu de nombreuses hémorragies reste un grand parti en Côte d’Ivoire. En outre, le vote ethnique n’est pas une vue de l’esprit au pays d’Houphouët-Boigny, et la grande famille Akan (Baoulé et assimilés) se sent toujours une fibre PDCI.

Reste à voir quelle alliance nouera Bédié pour espérer pouvoir emporter la timbale.

Avec le FPI sans doute et probablement avec les soroistes et même les déçus du RHDP. Mais que Bédié gagne ce qui s’apparente à son ultime bataille électorale ou qu’il la perde, son investiture est symptomatique, que cette Côte d’Ivoire post-Houphouët est l’otage de vieux éléphants, qui refusent de passer le témoin. Usant de subterfuges, d’arguments qui volent au ras des pâquerettes de la lagune Ebrié, ils font tout pour demeurer, conquérir ou reconquérir le pouvoir. Ils, ce sont Ouattara, Bédié et Gbagbo. C’est dommage. Mais aux jeunes aussi de comprendre, que la lutte doit se poursuivre pour arracher ce droit. Une lutte qui n’est évidemment pas une promenade de santé. Les KKB, Soro et autres le savent.

Zowenmanogo Zoungrana

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