Convention du RHDP en Côte d’Ivoire : Ouattara, seul et dernier espoir du «parti unifié»

Convention du RHDP en Côte d’Ivoire : Ouattara, seul et dernier espoir du «parti unifié»

Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) tient ce mercredi 29 juillet 2020 dans la capitale ivoirienne sa convention. Si l’ordre du jour de ce que son porte-parole, Mamadou Touré, a appelé «Réunion cruciale» ne relève plus du secret, il convient de souligner que ses conclusions vont impacter la suite des évènements sur les bords de la lagune Ebrié.

Placée sous la présidence du chef de l’Etat Alassane Ouattara, les délégués procéderont au choix du candidat à la prochaine présidentielle. Comme ce fut le cas lors de la réunion du bureau politique tenue le 12 mars 2020 qui avait désigné le défunt Amadou Gon Coulibaly, tous les signaux imposent l’actuel locataire du palais de Cocody comme le seul candidat susceptible de tenir la dragée haute face aux concurrents en lice pour briguer la magistrature suprême au pays d’Houphouët.

Seul personnage à pouvoir fédérer les différents clans qui composent le RHDP, Alassane apparait aujourd’hui, comme le seul capable de taire «les appétits voraces» qui animent plusieurs de ses collaborateurs, depuis le 8 juillet date du décès du premier ministre Gon. Il est du même coup, le dernier espoir d’un parti qui a du mal à secréter une personnalité susceptible de faire l’unanimité autour de lui.

D’ores et déjà, plusieurs acteurs de la vie politique ivoirienne, notamment, des chefs coutumiers, des politiques, et des acteurs de la société civile ont investi les médias pour appeler à une candidature du président Ouattara vu aujourd’hui comme l’homme du salut de ce rassemblement, qui a perdu plusieurs de ses cadres ces dernières semaines. Sans surprise, Alassane Ouattara, âgé de 76 ans sera investi, pour «garantir l’unité  et la cohésion de cette formation». Et Mamadou Touré, le dit clairement. Le RHDP vit une situation particulière. «Nous sommes dans une situation exceptionnelle  non prévue, ce qui pourrait amener le parti à solliciter de Alassane Ouattara sa candidature».

A trois mois de cette présidentielle inédite, qu’il aborde dans un contexte particulier, départs de plusieurs de ses soutiens et cadres et face à la coalition qu’ont échafaudé son ex-allié le PDCI-RDA et le FPI mais aussi les Soroïstes,  le RHDP n’a vraiment plus le choix. A l’absence d’un candidat de la trempe du sphinx de Daoukro, ou encore de Marcel Amon Tanoh dernier dissident, il ne reste plus que Ouattara pour porter les couleurs de la maison.

Mais, le choix que le RHDP s’apprête à opérer fera jaser. Au sein de l’Opposition, on assiste à une levée de boucliers contre la candidature d’Alassane Ouattara. Jugée de «trop» et non conforme aux dispositions de la Loi fondamentale, cette investiture pourrait donner lieu à de vives contestations. L’Opposition conteste à Alassane Ouattara, élu président en 2010 après une crise postélectorale sans précédent  puis réélu en 2015, le droit d’effectuer un troisième mandat, en vertu de la Constitution qui n’en autorise que deux. Pendant ce temps, dans le camp du président Ouattara, on estime que l’adoption de la nouvelle Constitution en 2016 a remis les compteurs à zéro. En prélude au rendez-vous d’octobre prochain qui s’annonce tendue dans ce pays, c’est donc à un bras de fer que l’on pourrait assister dans les prochains jours.

Davy Richard SEKONE

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