L’information a surpris plus d’un, et relève de l’insolite. L’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz est convoqué devant une commission d’enquête parlementaire créée pour faire la lumière sur ses années passées à la tête de cette république islamique.
Dans le courrier officiel, le président de la commission d’enquête, Hbib Ould Diaye, lui écrit qu’au cours de précédentes auditions de la commission, son nom «a été maintes fois directement cité dans le cadre de faits et d’actes pouvant constituer une atteinte dangereuse à la Constitution et aux lois» mauritaniennes. «Dans le souci de faire éclater la vérité», la commission convoque donc l’ancien chef de l’État pour qu’il livre les informations et les explications en sa possession», ajoute la lettre datée du lundi 6 juillet dernier.
Cette convocation qui devrait lui parvenir par les bons soins d’un huissier, n’a pu être remise, car ce dernier a été éconduit du domicile de l’ancien homme fort de Nouakchott, mais elle constitue tout simplement un affront que vient de subir l’ancien locataire de la présidence mauritanienne de la part de son successeur. Du reste, la création de cette commission d’enquête avait été perçue en son temps comme le point de départ de la disgrâce de Mohamed Ould Abdel Aziz vis-à-vis du nouveau pouvoir. Le ton avait été donné par les parlementaires lors de l’adoption de la création de ladite commission. Comme s’ils avaient déjà placé l’ancien général dans leur collimateur, ils ont conseillé à cette équipe de se pencher en premier lieu sur les dossiers emblématiques de l’ère Aziz. De façon précise, il s’agit de la gestion de la manne pétrolière, de la vente des domaines de l’Etat, de la liquidation d’une société publique mais surtout des activités d’une société chinoise de pêche.
Pour l’heure, aucune réaction du clan Mohamed Ould Abdel Aziz n’a été enregistrée, mais il est certain que les irréductibles de son entourage useront de tout leur poids pour faire barrage à cette «acte de trahison», mais Ghazouani qui entend imprimer sa marque va-t-il se laisser faire ? Nul ne saurait le dire, mais c’est parti pour un bras de fer entre Mohamed Ould Abdel Aziz et son dauphin. Qui des deux aura le dernier mot ? Seul l’avenir nous le dira.
La rédaction
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