Coopération : Que gagne Ouaga en cinglant désormais sur le Yang-Tsé ?

Coopération : Que gagne Ouaga en cinglant désormais sur le Yang-Tsé ?

Panurgisme diplomatique ? Sans doute pas! Car entre les dernières ruptures des relations taïwano-gambienne, le 14 octobre 2013  décrété par le fantasque Yahya Jammeh et d’avec le Sénégal, le 26 novembre 2005, et celle du Burkina intervenue hier, 5 et 13 années se sont écoulées. A l’évidence, c’est une décision durement mûrie par Roch.

C’est la chronique d’un divorce annoncé. Mais aussi la victoire d’une diplomatie, celle de Pékin ! Dans notre édition du 10 mai dernier, nous subodorions déjà cette rupture avec la survenue de certains évenements qui ne trompent pas : dissuasion du ministre de la fonction de ne pas se rendre à Taipei, manœuvres du ministre des affaires étrangères et même du PM pour signifier qu’entre les deux pays, c’est fini. Hier 24 mai l’affaire était pliée, comme au Sénégal ou en Gambie où c’est en plein midi que Wade et Jammeh à l’époque ont mis fin à cette coopération taïwanaise. Ainsi, après 24 ans d’un fécond partenariat, le Burkina qui était une sorte de dernier des mohicans, excepté notre pays, tous les autres qui avaient maintenu des atomes avec Taïwan étaient des confettis de pays; il ne reste d’ailleurs plus que le  Swaziland, après 24 ans de ces rapports,  le Burkina a donc largué les amarres, cap sur le fleuve Yang-Tsé, en Chine continentale. Avec Taipei, c’était la vallée de Kou ( 1 260 ha), les engagements nationaux, la construction du palais présidentiel de Kosyam, l’hôpital Blaise Compaoré, sans oublier les différents Fonds tel le FASI. Mais que gagnera Ouagadougou, en se jetant dans les bras de Pékin, vu qu’avec Taïwan, on a souvent parlé de diplomatie du chéquier ?

Beaucoup, au vu de ce que la Chine populaire accompli dans d’autres pays : en matières d’infrastructures, on ne le sait pas trop, mais le secteur ferroviaire a été le premier dada de la Chine avec la ligne Tanzanie-Zambie (TANZAM). Comment ne pas mentionner, ces ponts, autoroutes et autres chefs-d’œuvre routières qui font la fierté de certaines capitales africaines, du fait de Pékin ? Le Burkina peut donc légitimement s’attendre à telles réalisations, à commencer par les urgences : les Engagements nationaux, la coopération en matière de santé, d’éducation. En 2006, au Sénégal, c’est au pied levé que la Chine populaire a repris en charge les bourses  des étudiants, dettes, et autres engagements laissés en rade par Taïwan au compte du pays de la Terranga. C’est peut-être même pour ces urgences que le chef de la diplomatie burkinabè, Alpha Barry, est à Pékin aujourd’hui via Hong-Kong pour régler certains détails.

On peut aussi peut-être rêver, de la route frontière du Ghana, du chemin du fer vers Tambao-Lomé, vieux projet, s’il en est. Attention tout de même, à un trop grand enthousiasme benoitement risquant : c’est aux Burkinabè de travailler, la Chine qu’elle soit continentale ou insulaire vient en apport. Quelqu’un avait eu à dire «qu’au lieu de donner du poisson à un autre, il faut lui apprendre à pécher». C’est Mao Zedong, l’homme du «1 pays, 2 systèmes», perpétué par ses successeurs, Hu Jintao, et Xi Jinping, et ça fonctionne !

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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