COP28 à Dubaï, vue d’Afrique : Encore le blablabla des grands pollueurs et le continent qui trinque toujours !

COP28 à Dubaï, vue d’Afrique : Encore le blablabla des grands pollueurs et le continent qui trinque toujours !

 Début ce jour 30 novembre 2023 à Dubaï du sommet mondial sur le climat. Pendant 2 semaines, près de 3 000 délégations échangeront sur les changements climatiques dans cette monarchie du Golfe que sont les Emirats Arabes. Si on s’en tient au décor de ce pays éponge (pétrole et gaz), c’est un désert, donc une zone soumise aux aléas climatiques, mais la manne pétrolière et gazière et la transformation du pays en ont fait une destination touristique de premier choix.

Pourquoi Dubaï ? Le grand rendez-vous onusien sur l’environnement dans ce pays pose un petit problème et une solution à la fois. Car les Emirats Arabes Unis ont construit leurs richesses sur des énergies fossiles, mais en même temps, c’est un atout car il montre que ce rafiot monarchique, gorgé de pétrole peut adopter une posture, en particulier vers les énergies renouvelables. Depuis une vingtaine d’années, les autorités émiraties ont multiplié les gestes dans la diplomatie environnementale, mais aussi un lobbying qui aura permis à Dubaï d’abriter ce raout climatique.

Les Africains qui connaissent Dubaï, pour s’y rendre régulièrement qui pour du commerce, qui pour rencontrer des partenaires, retiennent les formes architecturales des gratte-ciel, les palmiers et tout le bling-bling d’une ville artificielle.

Mais qu’en pensent-ils de ce 28e RDV de la COP ? Au-delà des critiques sur le choix de Dubaï, l’Afrique voit les COP se succéder et se ressembler comme des jumeaux.

De Nairobi à Abidjan en passant par Dakar, Niamey, Ouaga, de plus en plus, on se rend compte que la donne climatique joue sur nos vies. Les cataclysmes naturels tels que les grandes sécheresses, les inondations, les tempêtes et autres glissements de terre, sont perçus moins comme des phénomènes métaphysiques que comme les conséquences de l’œuvre humaine. Finies les vaticinations mystiques, place au rationnel du climat !

Ensuite, les enjeux pour l’Afrique à ce COP28 sont de refaire une énième piqure de rappel aux promesses faites et non tenues ou  tenues à moitié. A la COP27, on entend encore les discours du Sénégalais Macky Sall, du Kenyan William Ruto ou encore du Congolais Denis Sassou NGuesso. De la cité balnéaire de Charm-El-Chair, les menaces environnementales ont été évoquées par ces dirigeants : sécheresse et famine dans la corne de l’Afrique, avancée de la mer dans certaines villes… Sans oublier El Ninõ qui est encore là et qui brûle tout sur son passage. A Dubaï, on ressassera les mêmes mantras : que les pays africains moins pollueurs, subissent le plus les affres du dérèglement climatique. On rappellera la promesse faite à Paris de verser 100 milliards/an à ce continent, de l’argent qui est libéré à dose médicale. On s’époumonera, sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, cette fameuse «atténuation» qui tarde à se concrétiser.

Enfin, quid de la taxe carbone ? Un air du déjà entendu flottera au pays des Ben Zayed Mais qu’est-ce qui change ? Presque rien, les dirigeants de grands pollueurs qui viendront, diront des lieux convenus, et reprendront leurs avions et Jet privés pour regagner leurs pays. Certains n’y viendront même pas. Pour l’Afrique, ce sera encore un sommet du blablabla. Elle qui, pourtant trinque chaque jour des conséquences de l’action de l’homme qui veut posséder la Nature, laquelle regimbe !

La REDACTION

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