Coronavirus et déconfinement en Afrique : Economie langue pendante et grogne sociale

Coronavirus et déconfinement en Afrique : Economie langue pendante et grogne sociale

L’heure est au déconfinement progressif sur le continent africain. Le coronavirus desserre de plus en plus ses griffes et ses crocs qu’il avait résolument et goulûment plantés dans la chair de l’humanité, s’agrippant, ne voulant pas lâcher prise. Le nombre de cas confirmés diminuent chaque jour un peu plus. Le nombre de cas actifs descend crescendo. Même si cette tendance baissière est à relativiser avec des rebonds au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso et à Madagascar par exemple, preuve d’un relâchement benoit ? L’heure reste à la prudence donc. Il n’y a pas de barrières aux gestes-barrières car cette sournoise maladie peut rejaillir à n’importe quel moment. Et ce de façon grandiose, ce qu’il faut ne pas espérer.

La preuve, à Madagascar, on repart en confinement, le président ghanéen est placé en isolement, une localité a été mise en quarantaine. C’est l’argument qui milite pour une appréhension prudente de la situation et la prise de mesures de vigilance. A cette crainte de gros clusters, il y a l’économie qui tire la langue !

Mais en même temps, cette situation n’arrange pas les choses, surtout l’Afrique qui, quoiqu’elle ne subit pas les conséquences directes de la maladie au même titre que les pays européens, n’en demeure pas moins aux prises avec ses retombées négatives pour l’économie et pour ses populations sur le plan social.

Bien vrai que le Kenya semble être optimiste avec la reprise annoncée du trafic aérien le 1er août 2020, en attendant, le ciel africain reste orphelin des oiseaux de fer. Les commerces s’en trouvent lourdement impactés et la privation d’oxygène pour certaines entreprises, si le fait perdure, aura des conséquences irréversibles. Cet AVC de  l’économie pourrait être fatal pour des pans entiers de ses secteurs, qui ne pourraient plus s’en relever, ou à tout le moins, s’en relèveront de la plus difficile des manières.

Et apparemment, en face, les gouvernants ne semblent pas très fertiles en imagination pour trouver le moyen de faire volte-face. La plupart des bouées de sauvetage sont imaginées dans les paquebots de sauvetage des pays extérieurs à la zone Afrique. Mais dans une tempête où les embarcations des sauveteurs sont-elles tourmentées, cette solution est-elle viable ? La preuve, dans de nombreux pays où malgré l’annonce des mesures d’accompagnement censément salutaires, des «boîtes» sont actuellement en chômage technique ou même au bord du dépôt de bilan.

Ailleurs, l’Etat a recapitalisé de nombreux secteurs comme l’aviation, la santé, l’agriculture, en Afrique, où l’on compte notamment dans les pays sahéliens, sur les deux mamelles économiques que sont les assiettes fiscales et celles de la douane, ce sera la galère.

Le coton et les secteurs miniers, ont actuellement des problèmes. C’est sûr la Covid-19 a mis à nue, les limites de libéralisme, mais plus encore sur le vieux continent, cette maladie a démontré que les confettis d’économie que forment les 54 Etats sont d’une fragilité insigne malgré quelques robustesses individuelles comme au Rwanda, en Côte d’ivoire, au Sénégal …

Et pour ne rien arranger, le coronavirus a cornaqué  d’autres tensions sociales dont on n’avait pas besoin. La fermeture par exemple des lieux de culte a suscité dans certains pays, comme récemment au Gabon, des hourvaris dont on pourrait faire l’économie.

Vivement que le respect des mesures-barrières soit plus vivace pour une reprise rapide des activités afin d’interrompre la saignée. Et que des embellies apparaissent côté économie.

Ahmed BAMBARA

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