Pris en tenaille par le virus Covid-19 qui se propage au quotidien, les pays africains tentent d’organiser la riposte contre la maladie. Lundi 23 mars dernier, le gouvernement sud-africain a ordonné un confinement total tandis qu’au Sénégal et en Côte d’Ivoire, les présidents Macky Sall et Alassane Ouattara ont décrété l’état d’urgence assorti d’un couvre-feu.
«Le coronavirus gagne du terrain dans plusieurs régions sénégalaises avec 79 cas officiellement recensés», selon Macky Sall.
En Côte d’Ivoire où 25 cas ont été dénombrés selon le dernier bilan publié dimanche, «un confinement progressif se met en place par aires géographiques». Les déplacements entre Abidjan, la capitale économique où se concentre la majorité des cas et l’intérieur du pays seront soumis à autorisation. «Dans cette lutte contre la propagation du Covid-19, notre principal ennemi sera l’indiscipline et le non-respect des consignes de prévention», a souligné le président Alassane Ouattara, appelant à «l’union sacrée».
Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, est allé plus loin en imposant lundi un confinement strict de trois semaines dans son pays, le plus touché par l’épidémie de coronavirus en Afrique subsaharienne. «Un confinement national sera mis en place pendant vingt-et-un jours. Il sera imposé à partir de jeudi à minuit», a-t-il annoncé avec gravité lors d’un discours télévisé. Le président sud-africain a expliqué que cette mesure vise à prévenir une «catastrophe humaine aux proportions énormes».
Au total, 402 cas de Covid-19 ont été confirmés jusqu’à présent en Afrique du Sud, un nombre «multiplié par six en l’espace seulement de huit jours», a insisté le chef de l’État. «Sans action décisive, le nombre de personnes infectées va passer rapidement de quelques centaines à des dizaines de milliers et d’ici quelques semaines, à des centaines de milliers. C’est une décision indispensable pour sauver des millions de Sud-Africains de l’infection».
Pour faire respecter ce confinement total, le président Ramaphosa a décidé de recourir à l’armée. Dès lundi après-midi, des militaires ont été déployés dans la capitale économique Johannesburg.
L’Afrique a été jusqu’à présent relativement épargnée par la pandémie par rapport au reste du monde : au moins 1 628 cas dont une cinquantaine de morts, ont été déclarés sur le continent, contre plus de 360 000 cas d’infections et 16 000 décès au total sur la planète, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources officielles. Mais, la très grande faiblesse des services de santé dans les pays africains laisse craindre que la pandémie puisse être dévastatrice.
COMMENTAIRES