«Nous vous faisons confiance», lança Alassane Dramane Ouattara à son homologue ghanéen au sujet d’une négociation pour un retour de l’AES dans la CEDEAO. C’était à l’issue d’une visite fructueuse du président ghanéen et géopolitique impose, les questions de voisinage avec le Burkina-Mali-Niger se sont posées.
– Le nouveau président ghanéen, John Dramani avait eu le flair en invitant le capitaine-président burkinabè IB à son investiture le 7 janvier 2025. Puis, dans la foulée, il avait nommé un envoyé spécial auprès de l’AES. Autant de gages d’ouverture de bonne foi et de bon voisinage avec le Burkina, et par ricochet le Niger et le Mali, les 3 pays, dont les rythmes géopolitiques sont pareils.
En visite en Côte d’Ivoire après le Sénégal et la Gambie, le président ghanéen, qui suit les rapports entre l’ex-Gold Coast et la troïka sahélienne rapports difficiles a proposé ses services que son homologue ivoirien pouvait difficilement refuser. Outre donc la question de la coopération Ghana-Côte d’Ivoire, solide même si elle a connu des hauts et des bas, les liens ancestraux (grande famille Akan), outre ce partenariat, la problématique de l’orpaillage clandestin ruineux pour les 2 pays, au-delà de ces questions, ce qui est «news» lors de cette visite est de tenter de raffermir les liens AES-Côte d’Ivoire.
Lors de la conférence de presse commune aux 2 chefs d’Etat, où climat, coupure de l’USAID ont fait l’objet de questions réponses, le «problème de nos pays frères de l’AES, nous allons essayer de le traiter avec la meilleure manière», a lâché le président ghanéen. Il y avait donc la relation AES-Côte d’Ivoire. Avec le Ghanéen comme médiateur.
La visite du chef de l’Etat ghanéen en Côte d’Ivoire après le Sénégal et la Gambie, a pris une tournure diplomatique spécifique axée sur le Burkina-Niger-Mali. Si le sujet est revenu lors de la conférence de presse commune, c’est que dans le secret de l’aparté entre les 2 présidents, il a été évoqué et des scénarii échafaudés, notamment une tentative de faire réintégrer les 3 pays dans la CEDEAO.
Pourquoi pas lorsque des pays sont voisins et ont des relations de partenariat et de diaspora, il faut coûte que coûte que les rapports soient au beau fixe. L’axe Abidjan-Ouagadougou-Niamey-Bamako est terne, surtout depuis le départ de l’AES de la CEDEAO, et les relations devenues délétères entre les autorités de Ouaga et Abidjan. Sauf qu’en l’espèce, les choses sont allées loin, les déterminations farouches que Dramani aura du pain sur sa planche.
Mais, si Dramani peut faire le rapprochement, étant donné qu’il n’y a pas de brouille sans fin, c’est tout bénef pour les 2 entités. On a entendu le ministre de la Défense ivoirienne Téné Birahima Ouattara, affirmer il y a quelques jours que la Côte d’Ivoire est dans cette optique. John Dramani Mahama, a les atouts et les qualités pour réussir, à condition que chacun respecte le choix de l’autre et accepte sa différence. D’où ces questions basiques à réponses pas toujours évidentes.
John Dramani Mahama aura-t-il plus de chance que Faure Gnassingbé et Bassirou Diomaye Faye ? Comment procédera-t-il ? A-t-il un plan B ? Rien ne permet de faire quelques pronostics que ce soit, car rien qu’il y a 48 heures, le drapeau de l’AES flotte à côté du national au Burkina Faso au palais de la présidence, monté en présence du capitaine-président IB.
Et s’il est vrai que le nouveau président ghanéen a su nouer des relations avec les 3 dirigeants de l’AES, le processus, et disons les rancœurs et le ressort (cassé d’avec la CEDEAO) sont énormes qu’un rétropédalage est improbable. Même si l’optimisme du président paraît contagieux.
La REDACTION
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