Ce lundi 14 décembre 2020, la capitale politique ivoirienne abritera la cérémonie d’investiture du président Alassane Ouattara, pour les cinq prochaines années. Troisième mandat, pour certains, premier mandat de la troisième république pour d’autres, cette investiture se tient dans un contexte politique tendu. Aujourd’hui donc, Alassane Ouattara prêtera serment devant un parterre de chefs d’Etat de la région et de pays amis qui viendront en quelque sorte «entériner» ce mandat controversé.
Pour la cause, et on l’imagine en pareil circonstance, le téléphone et tout a été mis en œuvre pour rassembler le maximum de chefs d’Etat afin de donner un éclat particulier et solennel à ce que d’aucuns qualifient d’attentat contre la Loi fondamentale et qui constitue la plaie de la démocratie sous le ciel africain. Ainsi, l’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international, aura un regard sur la liste de «ses invités de marque» qui vendront honorer de leur présence cette cérémonie d’investiture.
Une dizaine de ses homologues sont attendus. Il s’agit là, d’un détail d’une importance capitale, car de l’étoffe de cette liste, dépendra le crédit qui lui sera accordé par ses concitoyens et l’Opposition qui ne décolère pas depuis le 22 août 2020, date de son investiture comme candidat du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) pour remplacer au pied levé Amadou Gon Coulibaly. D’ores et déjà, plusieurs de ses pairs de la sous-région ouest africaine ont atterri à Abidjan pour y prendre part, mais doit-on interpréter cela comme un soutien quand on sait que les amitiés politiques sont dictées par les intérêts géostratégiques ?
Si l’on en croit plusieurs sources, Emmanuel Macron ne sera pas à cette investiture. Le locataire de l’Elysée, sollicité par les opposants à ce troisième mandat, pour «rappeler» son homologue ivoirien à l’ordre, sera représenté par son ministre des Affaires étrangères Jean Yves Le Drian. Est-ce par gène qu’il a préféré se faire représenter à Abidjan ?
A y voir de près, Macron dont la lettre de félicitation au locataire du palais de Cocody est restée en travers de la gorge de nombreux défenseurs de l’alternance démocratique, décline «respectueusement» une invitation qui risquait de le souiller à jamais compte tenu du nombre de corps qui jonchent la voie vers cette mandature.
La Rédaction
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