Depuis hier dans la journée, Simone Gbagbo, l’épouse de Laurent, est désormais une ex-pensionnaire de la prison de la gendarmerie, elle hume avec volupté l’air de la liberté, recouvrée grâce à l’amnistie décrétée par le président Alassane Ouattara, lors de son adresse du 6 août à la veille de la fête de l’indépendance. Oubliées et pardonnées, les images du 11 avril 2011, ou en compagnie de son mari de président, elle fut alpaguée, et ramenée un peu dépareillée hirsute à l’hôtel du Golf par quelques Comzones ? En tout cas hier, à son domicile de Cocody, ce fut l’image d’Epinal la concernant depuis 7 ans : accueillie chez elle par des milliers de parents, amis et militants, Simone, a improvisé une conférence de presse. Il y avait de quoi, puisque ça grouillait d’hommes des médias, et l’occasion était idéale.
Que fera l’égérie du FPI de cette liberté ? La réponse est apportée en filigrane par Affi N’Guessan, le président statutaire de ce parti : «Si elle veut jouer un rôle dans le parti, elle est la bienvenue». Mais quel rôle voudra-t-elle jouer la presqu’alter égo de Laurent Gbagbo son époux ? Sans faire Sciences Po, on peut dire qu’elle ne voudra que reprendre les rênes du FPI, et même par extraordinaire, se lancer à la présidentielle de 2020. Bien sûr, des écueils sont à lever, à commencer par la réunification du parti, entre la tendance Afi N’Guessan, et l’aile d’Abdouramane Sangaré, et surtout avoir le feu vert de l’illustre embastillé de La Haye : Gbagbo. Des perspectives que ne craint pas celle qui depuis des années, s’est plongée dans la prière et le discours messianique, qu’on se souvienne de sa phrase «Des anges vont venir nous sauver» lancé à son mari, alors, qu’ils étaient encerclés par l’armée ivoirienne et française dans leur bunker en 2011.
A part donc la politique, requinquer le FPI, faire des alliances, et revenir au pouvoir, on voit mal, «cette femme sans peur» c’est Laurent son mari qui parle, car lors de leur séjour au palais présidentiel, elle a eu le culot de rentrer dans la chambre d’Houphouët, son époux jamais. Exceptée la politique donc, on la voit incapable de faire autre chose de parfait. Dans l’immédiat, il se pourrait qu’elle se batte pour l’élargissement de son mari. Si les juges de la CPI, ont lâché Jean-Pierre Bemba, contre l’avis de la procureure Fatou Bensouda, il n’y a pas de raison que Laurent Gbagbo, dont le dossier est encore plus léger, de ne pas bénéficier de la même liberté, si donc Simone parvenait à ces fins, à 73 ans, Laurent pourrait également se lancer dans cette course de 2020.
A la limite, sans tomber dans du journalisme anecdotique, n’est-ce pas ce que souhaite même un Alassane Ouattara, confronté à la pression se son camp le RDR, à celle de son allié Bédié, et à celle d’un Soro, à qui il doit beaucoup ? N’est-ce pas ce que vise dans son for intérieur, Ouattara, rebattre carrément les cartes et si le RDR, doit perdre le pouvoir, que ce ne soit pas ses alliés qui le lui prennent ?
Le 6 août, qu’on le veuille ou non, Ouattara a donné le tempo d’un bouleversement de la carte électorale en Côte d’Ivoire. Et une des cartes maîtresse de ce chamboulement n’est autre que la terrible fille Abouré de Mossou : Simone Gbagbo. Comment ? On le saura et très vite.
La Rédaction
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