Guillaume Soro doit avoir une poisse indécrottable. Un don pour attirer les ennuis. Et surtout, son étoile doit avoir fortement courroucé les dieux orthophonistes. Parce qu’à chaque fois qu’il a des ennuis, il y a un enregistrement sonore quelque part qui lui cherche noise. La preuve ? Lors du putsch de septembre 2015 au Burkina Faso, perpétré par le Général Gilbert Diendéré et ses hommes, sa voix a été retrouvée sur au moins deux enregistrements d’appels téléphoniques. L’un avec Golf et l’autre avec le Général Djibrill Bassolé. Et ce qui sortait de la voix attribuée à l’ancien président de l’Assemblée nationale n’avait vraiment de quoi lui créer de nombreux amis du côté du « Pays des hommes intègres ».
Mais l’accusé a nié avec sa dernière énergie, assurant qu’il s’agit d’un grossier montage. Jusqu’aujourd’hui, si on lui pose la question, il saura trouver, à travers sa façon unique à lui de répondre aux questions, les mots pour tourner ses contempteurs en zélateurs.
Toutefois, ne voilà-t-il pas que dans son propre pays, venant du camp de son propre et si récent ancien allié, Alassane Dramane Ouattara, d’autres accusations assez graves et s’appuyant une fois de plus sur un enregistrement sonore. Des notes et des décibels qui le pointent du doigt comme complotant pour renverser le régime ADO. Ici, les dénégations sont différentes. On ne nie pas l’existence de l’origine de cette captation audio. On dit cependant que cela date de longtemps. Trèèèèès longtemps ! Et que c’est juste quelque chose qui a été trouvé afin de justifier la cabale qui a été lancée contre la galaxie Soro afin de griller ses bougies qui la propulsaient vers la sphère du pouvoir. Tout ceci n’est donc que politique.
Mais le camp de GPS défonce une porte ouverte. Le plus novice en politique saurait que tout ce chamboulement qui agite les berges de la lagune Ebrié est né depuis le jour où l’ancien président des Forces nouvelles a déclaré qu’il ne s’assoira pas dans la barque du RHDP. Ce jour-là, il a déclaré la guerre à Alassane Ouattara et il devrait s’attendre à ce que son courroux s’abatte sur lui.
Le plus novice notera également que toute cette cavalcade n’a pour enjeu que la présidentielle de 2020. La tentative de déstabilisation qui affuble le chef de Soro peut ne pas avoir de base solide. Elle sera toutefois suffisante pour la Justice ivoirienne pour l’empêcher de rentrer en Côte d’Ivoire. Et s’il venait malgré tout à poser ses valises en Eburnie, il sera très certainement conduit dans l’hôtel nommé « Prison politique » où il risque de ne pas voir la lumière de la liberté avant très longtemps.
Il reste maintenant à savoir quelle sera la riposte de Guillaume Soro. Lui qui appelait il n’y a pas longtemps les exilés politiques à revenir au bercail se retrouve dans la même situation et le même dilemme. Rentrer et tenir compagnie à ses camarades à la MACA? Ou rester à naviguer comme un satellite éperdu autour de son pays ? Voilà une bien triste posture dans les bras de laquelle l’a poussé la malicieuse main de la malédiction de la complotite.
Ahmed BAMBARA
COMMENTAIRES