Alors que les militaires rassemblés au sein du Comité pour la Transition et la Restauration des institutions (CTRI) qui ont annoncé avoir pris le pouvoir à Libreville ce 30 août affirment le retenir en résidence surveillée, le président est sorti du silence. Dans un entretien avec Jeune Afrique, Ali Bongo Ondimba confirme se trouver dans sa résidence privée de La Sablière, dans le Nord de Libreville. Il dit être en compagnie de son fils cadet, Bilal, mais assure que son épouse, Sylvia Bongo Valentin, a été emmenée au Palais du bord de mer, où elle se trouve depuis le milieu de la nuit. Le chef de l’État déclare n’avoir aucune nouvelle ni de son fils Nourredin Bongo-Valentin, l’un des personnages-clés de l’exécutif gabonais, pas plus que des autres responsables politiques arrêtés au cours des dernières heures.
À la mi-journée, le président s’est également adressé à la communauté internationale. Dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux, Ali Bongo Ondimba appelle à l’aide. Assis sur un fauteuil, le chef de l’État, dont le Centre gabonais des élections (CGE) venait d’annoncer la réélection pour un troisième mandat, s’exprime en anglais.
«Je veux envoyer un message à tous nos amis, partout dans le monde, pour leur dire de faire du bruit. De faire du bruit, car les gens d’ici nous ont arrêtés, moi et ma famille. Mon fils est quelque part, ma femme est ailleurs et je suis à la résidence», affirme-t-il. «En ce moment, je suis à la résidence, mais rien ne se passe. Je ne sais pas ce qui se passe. Je vous appelle donc à faire du bruit. À faire du bruit… Faites du bruit, vraiment, je vous en remercie», poursuit-il. Ils ont également ordonné la reconnexion de la fibre optique et le rétablissement des chaînes radios télévisées internationales dont les programmes avaient été suspendus samedi dernier, jour de l’élection présidentielle.
Le couvre-feu est maintenu jusqu’à nouvel ordre et dès ce jeudi 31 octobre 2023, les Gabonais pourront à nouveau librement vaquer à leurs occupations entre 06h et 18h. La restriction de circulation reste en vigueur de 18 heures à 6 heures du matin jusqu’à nouvel ordre, a déclaré un officier supérieur. Le couvre-feu, auparavant de 19 heues à 6 heures, est donc allongé d’une heure.
COMMENTAIRES