Coup d’Etat au Niger : les sanctions de la CEDEAO pèsent déjà sur le quotidien des populations

Coup d’Etat au Niger : les sanctions de la CEDEAO pèsent déjà sur le quotidien des populations

Résilience. Ce vocable est désormais connu de tout sahélien, qu’il soit du Burkina Faso, du Mali ou du Niger, pays confrontés à un  terrorisme interminable qui contraint les populations à des exodes internes et à des deuils et meurtrissures indicibles. Le commun dénominateur de ces trois (3)  pays est que désormais, ils sont régentés par des militaires, le dernier en date étant le Niger avec le putsch du 29 juillet 2023. On se rappelle que le Mali en 2020 avait écopé d’une batterie de sanctions qu’on avait jugées très sévères, lesquelles avaient fait souffrir effectivement les Maliens car en la matière, c’est toujours le petit peuple qui trinque, même si à l’époque la Guinée a refusé d’appliquer ces décisions de la CEDEAO. Mais les sanctions maliennes paraissaient marginales comparées à celles édictées le 30 juillet dernier lors du sommet extraordinaire de l’organisation tenu à Abuja contre le Niger.

Et alors que l’ultimatum d’une semaine se rapproche, c’est le 7 août 2023 en principe, date donnée par la CEDEAO au général Tchiani pour remettre le pouvoir, sinon, des troupes de la Communauté vont intervenir, alors que le sablier descend à rebours, les coercitions économiques et financières se font déjà pressentes au Niger :

– Les militaires putschistes n’ont pas accès aux dépôts de l’Etat logés à la BCEAO ;

– Bientôt le paiement des salaires va devenir problématique ;

 – Depuis le 1er août 2023, un privé quel que soit son compte ne peut toucher que 500 000 francs CFA, et une entreprise 5 millions comme plafond ;

– Les recettes des Impôts vont décliner, car les Banques n’ont pas de liquidité et surtout la Douane ne peut pas faire d’entrée d’argent puisque les marchandises sont bloquées au Bénin ;

– Sans oublier les pécules et bourses des élèves et étudiants, mais aussi les soldes des militaires, et autres corps habillés qui étaient aux frontières du Burkina et du Mali, et qui sont ramenés à Niamey ;

– Le stock de carburant baisse drastiquement et la production de la SORAZ demeure insuffisante ;

– Le paiement de la dette intérieure et extérieure est aussi un problème ;

Toutes ces difficultés jouent sur le quotidien des Nigériens, et l’inflation ces derniers jours culmine à 25%.

A supposer que les militaires restent, il faudra trouver des solutions viables et pérennes à toutes ces questions vitales. Evidemment, il y aura des palliatifs pour quelques semaines ou mois, mais à long terme, c’est intenable. Naturellement, le Burkina Faso et le Mali, voir la Guinée pourraient subvenir à quelques besoins, même là, ce sont des actions limitées car ces pays aussi connaissent des problèmes domestiques cruciaux. En attendant, dans l’immediat, peut-être que le Mali et le Burkina feront quelque chose dans ce sens pour soulager leurs frères Nigériens … notamment les populations civiles. Les prochains jours ou semaines seront déterminants pour le Niger.

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