Coup d’Etat étouffé dans l’œuf au Ghana : C’aurait été le 3e putsch le plus bête de la région

Coup d’Etat étouffé dans l’œuf au Ghana : C’aurait été le 3e putsch le plus bête de la région

Qui a dit que le temps du pouvoir kaki est révolu en Afrique ? Bien que la tendance aux raccourcis militaires soient en baisse, il y a toujours des velléités. La preuve dans ce Ghana, dont la démocratie n’a rien à envier à celle des Européens, et dont l’insolente croissance économique, rend cette tentative putschiste inexplicable.

Et pourtant, les forces de sécurité ghanéennes ont déjoué une tentative de déstabilisation. L’annonce a été faite lundi 23 septembre 2019 par le ministère ghanéen de l’Information. C’est notre confrère JA qui a levé le lièvre.

Selon le communiqué rendu public, lu par le ministre ghanéen de l’Information, Kodjo Oppong Nkrumah, une vaste opération a été menée, le 20 septembre, par plusieurs entités des forces de sécurité. Elle a entraîné l’arrestation de trois personnes le Dr. Frederick Yao Mac-Palm, Ezor Kafui (un fabriquant d’armes) et Bright Allan Debrah Ofosu , suspectées d’avoir élaboré « un complot visant la présidence dont le but ultime était de déstabiliser le pays ». Leur arrestation est le fruit de « 15 mois de surveillance ».

Tout commence en juin 2018. Les services de renseignements s’intéressent alors aux activités du docteur Mac-Palm et d’Allan Ofosu, lesquels organisent une série de rencontres suspectes. Entre juin et août 2018, le dernier cité contacte « un certain nombre de militaires en service » et tente de « les convaincre d’élaborer et d’exécuter un complot visant à obtenir des armes, à prendre le contrôle d’installations clés et à obtenir des fonds en vue de prendre le pouvoir », écrivent les autorités.

Les trois suspects auraient ensuite formé un groupe afin de mobiliser la jeunesse et se seraient procurés de quoi fabriquer des armes et des IED, engin explosif improvisé. Ils étaient également sur le point d’acheter dix AK 47. Enfin, dans la nuit du 19 septembre, « le docteur Mac-Palm, Ezor Kafui et un soldat se seraient rendus dans une zone proche d’une plage (d’Accra) pour tester ces armes fabriquées localement », explique le ministre de l’Information. Ils seront arrêtés le lendemain.

Quelques fusils saisis, un médecin et quelques militaires arrêtés, 3 personnes en tout voilà pour le moment, les preuves de ce putsch étouffé dans l’œuf. Si fait que l’Opposition ghanéenne reste circonspecte, estimant que le gouvernement a grossi les traits de l’incident, car « on ne pénètre pas facilement à Osu Rock, le siège de la présidence ».

Quoiqu’on dise, lorsque les services secrets d’un pays affirment qu’il y a eu une intention de déstabiliser l’Etat, ce ne sont pas des paroles en l’air. Bien sûr, il y a eu en Afrique la période des faux putschs préludes à des purges pour neutraliser des adversaires, mais cette période est derrière le Ghana, grâce au Flight captain Jerry John Rawlings qui a fait dans les années 80 un nettoyage de salubrité politique, a instauré la démocratie qui marche toujours et s’est retiré.

Quoiqu’on dise, si ce coup d’Etat devait réussir c’aurait été le 3e putsch le plus bête de la région après ceux de Haya Sanogo au Mali en 2012 et de Gilbert Diendéré au Burkina Faso en 2015.

Davy Richard SEKONE

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