Coup d’Etat manqué au Niger : En dépit du terrorisme, il existe toujours au Sahel des prétoriens pouvoiristes !

Coup d’Etat manqué au Niger : En dépit du terrorisme, il existe toujours au Sahel des prétoriens pouvoiristes !

Niamey, soudain il était environ 3 heures du matin quand les staccatos des armes se sont mis à crépiter. Difficile pour les noctambules et les riverains de la Présidence notamment le quartier du Plateau de n’avoir pas perçu le bruit assourdissant des mitrailleuses. Qui sont ces militaires ou plutôt qui est ce capitaine et ses hommes qui ont troué cette nuit de balles auxquelles ont répliqué avec promptitude ceux de la garde présidentielle ? Contre qui le président sortant Issoufou ou celui qui sera oint demain 2 avril par la Cour constitutionnelle comme le 10e président du Niger ce coup a été ourdi ? Effet Assimi Goïta du Mali ?

Ou encore pour faire comme le général Salou Djibo qui a mis fin au Tazartché de Tandja ? 2010 est bien différente de 2021 et les situations sont comme le jour et la nuit ! Ou encore peur du nouveau président qu’on sait intègre et qui promet  mettre un peu d’ordre dans une grande muette où ont éclaté des scandales de corruption ? A moins que ce ne soit cette histoire de nationalité de Bazoum, cette affaire absconse «nigérité» dangereux avatar de l’ivoirité ? 

Alors comment expliquer cette tentative de ces «trouffions» pour reprendre le terme de Cabu, de mettre un terme à un processus démocratique dont le déroulement et l’épilogue (2e tour) a été salué par la communauté internationale, les observateurs et la société civile ? Encore que pour un putsch c’était foireux car aucun coin névralgique (radio, télé, casernes militaires…) n’a été cerné !

Subodorait-on cette tentative de putsch au regard des contrôles qui se sont accentués depuis 48 h ? Les propos de Mahamane Ousmane du 20 mars dernier invitant les Forces de l’ordre à «désobéir au pouvoir illégitime», ont-ils mis la puce à l’oreille des autorités nigériennes ?

Officiellement, il a introduit des recours en rétractation auprès de la Cour constitutionnelle et refuse de reconnaitre les résultats du 2nd tour.

Coup d’Etat avorté mais aussi acte délibéré pour troubler l’investiture de demain 2 avril. Car il est évident que certains qui hésitaient à faire le déplacement de Niamey pourraient être tentés de féliciter Bazoum au téléphone.

Ainsi donc, des prétoriens nigériens ont essayé hier un raccourci militaire à l’heure où les vrais démocrates et ceux qui ont le souci de consolider une tradition réversible, celle de l’alternance félicitent le peuple nigérien et le président Issoufou d’avoir permis cette dévolution du pouvoir de civil à civil. C’est pitoyable et révoltant !

Pour la première fois un président civil dédaigne le 3e mandat et passe la main et voilà que la veille, des militaires veulent prendre le pouvoir par la force. Comment veut-on qu’on respecte les Africains considérés au mieux comme «pas  prêts pour la démocratie» au pire comme des grands gamins gatés et inconscients auxquels un père fouettard devra rappeler à l’ordre?

A l’heure où les terroristes continuent de frapper le Niger comme à Tillabéry le 17 mars avec 137 tués et à Tahoua le 24 mars faisant une soixantaine de victimes, et au moment où Barkhane, ces armées africaines qui ahanent contre ces ennemis invisibles, la tâche primordiale des soldats n’est-elle pas de sécuriser les territoires plutôt que de penser aux lambris dorés d’un palais présidentiel ? Pauvre Sahel !

On ose espérer cependant que la sagesse prévaudra et que les protagonistes nigériens se ressaisiront pour préserver la paix et continuer avec le président élu l’œuvre de développement entreprise depuis 10 ans par Issoufou. Sinon ce sera laisser la proie pour l’ombre.

Sam Chris

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