Comme il fallait s’y attendre, la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde a tenu ses promesses de grandeur. Bien décidé à assumer son nébuleux héritage aux yeux du monde, Gianni Infantino a pris faits et cause pour ce mondial fortement controversé. A voir ses dernières sorties en faveur du pays hôte, on aurait dit que le patron du football mondial se serait découvert une âme, si ce n’est un soupçon de sang qatari dans une lointaine branche généalogique. A moins qu’il ait été enivré à son tour par les odeurs hilarantes qui ont volontairement annihilé le discernement des décideurs du football il y a une douzaine d’années, lorsque l’étrange chapeau opaque de la FIFA attribuait l’organisation de la 22e édition de la Coupe du monde au Qatar.
Quoi qu’il en soit, le peuple qatari lui, à défaut de savourer la victoire de sa sélection nationale, peut savourer sa fête du football et sa notoriété momentanée de raouts de pieds agiles mondiaux. Les morts sur les chantiers des stades ultra modernes peuvent se retourner dans leurs tombes, l’heure n’est pas à la compassion, encore moins aux aveux. Tout au plus, on peut espérer une hypothèque amélioration des conditions d’esclavagisme infligées à cette main d’œuvre bon marché, bien dissimulé à l’arrière-cour de la compétition.
Sur la pelouse, les Lions de la Teranga seront les premiers à pousser le rugissement conquérant tant attendu à travers les cases et les chaumières des tréfonds du continent africain. Sauf que cet après-midi de lundi 21 novembre, le Sénégal va devoir se surpasser sans le chef de la meute Sadio Mané, définitivement out pour cette Coupe du monde après sa blessure lors d’un match de championnat en Bundesliga.
Meilleure nation africaine avec Aliou Cissé, les Lions du Sénégal sont sans conteste, le fer de lance du continent africain à ce mondial. Fort de sa génération dorée, le Sénégal est destiné à jouer un gros coup au Qatar. Mais difficile de dissimuler quelques appréhensions, suite à l’absence de l’insaisissable capitaine Sadio Mané, deuxième au classement du dernier Ballon d’or, quand on sait que cette formation des Lions a été façonnée autour de lui. Néanmoins, avec cet effectif bien garni dans tous les compartiments, les garçons d’Aliou Cissé arrivent en pleine confiance. Le Sénégal a le droit de se mettre à rêver dans ce groupe composé du Qatar, des Pays-Bas et de l’Equateur.
Autres Lions, autres réalités. Après avoir échoué à se qualifier pour le Mondial en Russie, le Cameroun fait son grand retour en Coupe du monde. Les hommes de Rigobert Song restent sur une demi-finale de CAN perdue face à l’Egypte aux tirs au but, lorsque Toni Conceiçao était en poste. Ils s’étaient rattrapés en arrachant la 3e place de la compétition, au détriment du Burkina Faso. Son parcours pour accéder au Mondial relève du miracle, après un déplacement bouillant en Algérie. Dans le groupe G en compagnie du Brésil de Neymar, la Suisse et la Serbie, les Indomptables vont devoir faire mieux pour espérer meilleure crinière.
La Tunisie se présente au Qatar en tant que 30e nation au classement FIFA. Elle est dirigée depuis le début de l’année par Jalel Kadri, ancien adjoint promu après l’élimination des Tunisiens en quarts de finale de la CAN face au Burkina Faso. En six matchs officiels, il n’a jamais connu la défaite. Les Aigles de Carthage abordent la compétition avec une certaine assurance (4 victoires, 1 nul et une défaite) ayant terminé premiers du groupe B des éliminatoires sans défaite.
22e nation mondiale, la sélection marocaine qui a connu quelques remous internes arrive au Qatar avec une préparation plutôt mitigée. Une victoire face au Chili 2 à 0 et un nul contre le Paraguay. Logé dans un groupe piège, le Maroc devrait se méfier de la Belgique et la Croatie. Le Canada peut être la surprise de ce Mondial.
Le Ghana est, pourrait-on dire, le miraculé de cette qualification au mondial. Un destin qui le place dans le groupe du Portugal, la Corée du Sud et l’Uruguay. Incontestablement, le Ghana aura besoin d’un autre miracle pour s’extirper de ce groupe. L’espoir se repose sur le milieu d’Arsenal Thomas Partey, en pleine possession de ses moyens. Il est capable de faire briller l’étoile ghanéenne.
Hamed JUNIOR
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