Les représentants africains feront-ils mieux que les éditions précédentes ? C’est bien la question que le continent se pose, sans trop oser pousser la réflexion, au risque de s’enfermer dans un pessimisme de mauvaise augure. Mais après les sorties de l’Egypte, du Maroc et du Nigéria, tous soldées par des défaites, le scepticisme n’est plus dissimulable.
Pour le pays hôte qui a mis les petits plats dans les grands pour réussir le pari de recevoir en terre russe le gratin du football mondial, la fête est bel et bien mise en ligne. Pour rester sur la même fréquence que Poutine, la sélection russe a frappé fort d’entrée, en surclassant (5 buts à 0) son homologue de l’Arabie Saoudite. Un score flatteur qui a laissé penser qu’il pleuvra un déluge de buts sur le mondial russe, avant que les résultats étriqués ne viennent rétablir la juste proportion de cet évènement planétaire, même si le Portugal et l’Espagne nous ont régalé avec une belle brochette de 6 buts, dont la moitié porte la griffe de Cristiano Ronaldo.
Si Téhéran est en fête, que les Uruguayens sont aux anges et que les Français, les Mexicains ou les Danois gardent leurs chances intactes, l’atmosphère contraste avec Rabat, Lagos et le Caire où de toute évidence, les dieux du football sont sujets à de nombreuses interjections, aussi coupable qu’interrogateur. Premier à entrer en lice, l’Egypte, malgré un rempart en confiance et en état de grâce, a succombé dans les dernières minutes du match, sans véritablement avoir pu contrarier l’Uruguay de Cavani.
Idem pour le Maroc, surpris par une sélection de l’Iran qui, éjectée au premier tour à chaque participation, cumule vraisemblablement une série de frustrations, qu’elle entend évacuer. Disputer sur des arguments physiques et techniques plus ou moins égaux, avec par moments une nette domination des Lions de l’Atlas, les protégés du sélectionneur Hervé Renard vont céder dans les dernier instants, sur un auto-gaol qui pourrait avoir au bout du compte, des conséquences dramatiques. Au-delà de toute valeur intrinsèque, c’est surtout mentalement que les Marocains ont craqué, hypothéquant sérieusement leur avenir dans ce mondial, quand on sait que désormais, se dresse devant eux les orges espagnole et portugais.
Même désillusion pour le Nigéria (défait 2 à 0), quelque peu désemparé devant la Croatie, qui bénéficiera d’un auto-goal signé Etebo. Après trois sorties, les Africains se distinguent déjà avec un capital de 2 auto-goals. C’est dire si ce mondial russe ne risque pas de laisser une tache sombre sur la carte du football africain. Gernot Rhor qui misait sur l’expérience et le métier des anciens tels John Obi Mikel et Victor Moses pour impulser les jeunes, a sèchement perdu son pari.
Désormais, les regards sont tournés vers la Tunisie et le Sénégal. Ce lundi, les Aigles de Carthage entrent en scène contre l’Angleterre, l’un des favoris de cette compétition. Sauf miracle, ce n’est pas aujourd’hui que le continent enregistrera sa première victoire. A moins que le Mexique qui a créé la surprise en battant (1 à 0) le champion en titre l’Allemagne, ne soit la source d’inspiration inattendue.
Au stade actuel, seuls les Lions de la Téranga qui effectueront leur première sortie demain mardi, semblent être un pieu assez solide sur lequel l’Afrique peut accrocher son rêve. Rien n’est certes perdu pour l’Egypte, le Maroc et le Nigéria, mais de toute évidence, les pays qui ont eu le flair de prendre le bon wagon de départ, ont fait un pas important vers le second tour. Inutile de se le cacher, les projections laissent entrevoir que Russie 2018 risque de rimer avec …roussi pour les Africains !
Hamed JUNIOR`
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