Couvre-feu à Djibo : En attendant l’Est ?

Couvre-feu à Djibo : En attendant l’Est ?

Le couvre-feu a été instauré à Djibo depuis le 23 octobre 2018 par le gouverneur, et il est en vigueur de 20h à 6h du matin conséquence sans doute de la dernière équipée terroriste sur la brigade territoriale de gendarmerie de Djibo. Même s’il faut déplorer que les burkinabè ne l’aient appris que 24 h après et ceux de Djibo à travers les réseaux sociaux. Le pays des hommes intègres ne connait cette mesure sécuritaire que lorsqu’il y a un coup d’Etat. En l’espèce, ce sont des attaques quotidiennes des terroristes qui ont dicté cette décision, laquelle indique que l’heure est grave. Car avant ce couvre-feu, il y a eu les interdictions de circuler la nuit en moto.

Ce n’est pas trop tôt, même si l’on comprend que les autorités ont dû jauger l’existant avant d’en arriver là. Et d’aucuns pousseront le bouchon jusqu’à dire que c’est tard venu, ce couvre-feu, car c’est après une kyrielle d’attaques, avec à la clef plusieurs victimes. De janvier 2017 à ce 18 octobre 2018, Djibo et plus particulièrement la province du Soum sont devenus, ce que Kidal et le septentrion furent pour le Mali en 2012-2013. Ces deux derniers mois, les estocades mortelles de ces ennemis invisibles sont quasi hebdomadaires.

Mesure conservatoire et salutaire donc, car lorsque des individus lourdement armés trouent la nuit et le jour de balles de fusil, lorsque de paisibles populations sont recroquevillées chez elles, la gorge nouée, avec la chair de poule, rien qu’à l’idée de penser, qu’à tout moment, ça peut se mettre à pétarader, ou à exploser, lorsque des individus juchés sur des motos, se mettent à tirer sur des gens comme des lapins, on ne peut que se féliciter d’un tel oukase.

Parce que si dans une guerre classique, la mort n’est point un dysfonctionnement, mais fait partie intégrante de celle-ci, dans la présente que les bien-pensants ont enrobé en guerre asymétrique, on ne sait pas pourquoi le sang est versé : motifs idéologiques ? Economiques ? Crapuleux ? Reste peut-être à étendre cette mesure à l’Est du Burkina, pris aussi dans cette spirale terroriste, et à la différence du Nord, où il y a des forêts qu’il faut dératiser, et une région déjà gangrenée par le grand banditisme qu’il faut pacifier. Ce couvre-feu, terme qui n’a jamais mieux porté son nom est à saluer.

Zowenmanogo ZOUNGRANA

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