Covid-19 et Burkinabè bloqués à l’extérieur : 2 431 rapatriés

Covid-19 et Burkinabè bloqués à l’extérieur : 2 431 rapatriés

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, a animé hier lundi 3 août 2020, une conférence de presse sur la situation des opérations de rapatriement des Burkinabè bloqués à l’étranger pour cause de fermeture des frontières fait du Covid-19. Il est ressorti de cette rencontre que ce sont au total 843 autorisations de sortie et d’entrée qui ont été accordées au profit de 1 1647 personnes.

Le Burkina Faso fermait ses frontières le 21 mars 2020 dans le cadre de la lutte contre la Covid-19. Cette décision de fermeture des frontières intervenait intervenue au moment où plusieurs Burkinabè étaient hors du pays pour diverses raisons et où beaucoup d’étrangers cherchaient à rejoindre leurs pays. «Dans cette situation de fermeture généralisée, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération va, conformément à son rôle d’interface avec le reste du monde, jouer un rôle clé dans le mouvement exceptionnel des personnes et des biens.

Il va coordonner avec les ministères en charge de la Sécurité et des Transports, pour l’obtention des autorisations de survol et d’atterrissage des vols pour des cas d’urgence», a expliqué le chef de la diplomatie burkinabè, principal orateur de la conférence de presse.

Et de préciser que le rôle de son ministère s’est accru lorsqu’aux Conseils des ministres du 26 mars 2020, le gouvernement a décidé de mettre en quarantaine les 8 villes qui avaient enregistré au moins un cas de Covid-19, il s’agira notamment d’interventions pour des autorisations de sortie et d’entrée, pour des laissez-passer au profit de Burkinabè bloqués à l’étranger mais aussi pour permettre à des étrangers de traverser les villes ou de quitter le pays. Ainsi, on dénombre au total 843 autorisations de sortie et d’entrée accordées au profit de 1 1647 personnes.

«Parmi ces 1 1647 personnes, certains disposaient de moyens pour leur déplacement. Il s’agit essentiellement de nos compatriotes qui se sont vus bloqués dans les pays voisins comme le Mali, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Togo et le Ghana», précise Alpha Barry. Selon toujours ses propos, la première des actions de son ministère a consisté à écrire aux différents pays pour obtenir une prolongation des visas des Burkinabè bloqués chez eux pour cause de fermeture des frontières.

Par ailleurs, malgré le contexte difficile, il a été question de 39 opérations de rapatriement dans 16 pays différents et ces opérations ont permis de faire rentrer au pays 2 431 Burkinabè, à la date du 30 juillet 2020. En ce qui concerne les citoyens d’autres nationalités qui cherchaient à rentrer chez eux, c’est au total 1 716 personnes dont des Africains, des Européens et des Chinois. «De mon point de vue, je ne pense pas que les billets d’avion coûtaient forcément cher, parce que nous sommes dans une situation un peu particulière. La première des choses qui était importante, c’était de pouvoir avoir un avion à sa disposition.

Au contraire, nous avons fait des négociations assez dures avec les différentes compagnies afin que les prix soient réduits. Pour nous, ce qui était en avant était l’aspect humanitaire parce qu’il ne faut pas oublier que parmi ces rapatriés, il y avait des étudiants», a noté le ministre Barry à propos du prix du billet d’avion que certains trouvaient exorbitant.

Il explique qu’en réalité, les compagnies agissent aussi sous forme de péréquation. C’est-à-dire que, poursuit le ministre Barry, si vous prenez un avion qui quitte les Etats-Unis pour le Burkina Faso, il a un coût. Maintenant, si l’on a 200 passagers, le billet va être moins cher que si l’on a 100 passagers, parce que le coût de l’opération va être divisé par 200 ou par 100, selon le nombre de passagers que l’on aura. C’est ce que le Burkina Faso a eu sur l’opération du Cameroun où, dans une première fois qu’il avait tenté, le billet était à 800 000 FCFA.

Certains Burkinabè vivant au pays de Paul Biya n’avaient pas les moyens de payer. Plus certains désistaient, le billet revenait encore plus cher, puisqu’il fallait diviser le coût des dépenses de l’avion pour aller les chercher par le nombre de passagers. Cette première opération avait donc échoué, faute de moyens de ceux qui étaient au Cameroun. Pour la seconde opération, le Burkina Faso a apporté une subvention grâce à une compagnie minière qui avait mis de l’argent à la disposition à la fois du ministère des Affaires étrangères et de la compagnie aérienne pour rapatrier d’autres Burkinabè. Une partie de cet argent a été injectée dans l’opération du Cameroun et du Nigeria, ce qui a permis de passer d’un coût de 800 000 FCFA à 500 000 FCFA.

Larissa KABORE

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