Covid-19 et suspension de la quarantaine au Burkina : Jubilation chez l’économique,  grise mine chez le sanitaire

Covid-19 et suspension de la quarantaine au Burkina : Jubilation chez l’économique,  grise mine chez le sanitaire

 A voir les gros cars de transports et les remorques dicter de nouveau leur loi sur les différentes RN (routes principales reliant les villes), l’effervescence dans les gares, et alentours, et même d’autres activités connexes, on a vite compris que depuis hier 5 mai, la quarantaine a été suspendue sur les 12 villes concernées.

Même nous de la presse, il y a un petit soulagement, car ce sont ces mêmes cars qui transportent nos journaux pour les abonnés des provinces.

Désormais, on peut passer commande d’une cité à une autre, car la livraison est assurée. Les deals de marché à marché sont redevenus normaux et réguliers. Bref, il y a un frémissement du côté économique, salué par ce milieu, qui criait à la ruine voire à la mise de clefs sous paillasson ! Ambiance gaie dans le milieu commercial, de l’informel, des marchés, boutiques, et yaars (petits marchés).

A contrario, le milieu sanitaire et pas seulement lui reste circonspect, voire inquiet gagné par un sentiment anxiogène, sur les conditions de cette suspension de quarantaine, faite sous la dictée de populations qui ont crié famine, qui ont menacé et qui ont usé de moyens de pression pour faire plier le gouvernement. L’Ordre des infirmiers a manifesté presque sa désapprobation pour cette suspension de quarantaine. Pire une mesure-barrière telle que le port obligatoire du masque n’est point respectée. La promiscuité semble être la règle dans les regroupements en lieu et place de l’écartement de 1 mètre.

On court donc vers son gagne-pain (normal) mais tout en oubliant les principales mesures basiques anti-Covid-19.

Or la quarantaine, même avec un constat empirique aura contribué à empêcher la contagion du Covid-19. Outre cette quarantaine, le couvre-feu y a été aussi pour quelque chose avec la fermeture des bars et maquis. Du reste, il est à parier, que les tenanciers de bars et gargotes grenouillent également pour ouvrir. Autant dire que toutes les conditions pourraient être réunies pour une hausse des contaminations surtout que les dépistages ont commencé. Donc à une déconstruction des acquis.

Seul bémol, hier dans une déclaration, le premier ministre Christophe Dabiré tout en appelant à la responsabilité des Burkinabè, qui doivent savoir que suspension de quarantaine n’est pas synonyme de relâchement et laissez-aller. Et qu’à l’aune de l’évolution du Covid-19, les mesures restrictives suspendues pourraient être remises au goût du jour. Quarantaine et fermeture peuvent revenir. En attendant, en 48 heures de suspension de quarantaine, la courbe a fait un bon de 24 nouveaux contaminés du Covid-19…

 

La REDACTION

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