CPI : Crimes et châtiments pour ‘’Terminator’’

CPI : Crimes et châtiments pour ‘’Terminator’’

C’est un véritable seigneur de guerre que la CPI vient de juger : enrôlement d’enfants soldats transformés en esclaves sexuels, viols massifs de femmes et de petites filles, destructions de sexes, massacres.

Du génocide rwandais en 1994, à la tête du Mouvement du 23 Mars (M23) dans l’Iturie dans l’Est de la RDC en passant par le commandement second en chef de la branche armée rebelle UPC, Gaston Ntaganda, aura été de toutes les équipées meurtrières qui endeuillèrent l’Iturie et dont il était l’exécuteur, tel le massacre de Kobou où hommes, femmes et enfants et bébés ont été froidement tués dans une bananeraie, un funeste épisode, sur lequel s’est longuement appesanti le président de la Cour. Et pour cause. Ntaganda, était déjà milicien à 17 ans et n’a eu d’existence que dans la guérilla où il fut tour à tour l’homme de l’Ouganda puis du Rwanda. En somme un tueur en mission perpétuelle.

Débuté en septembre 2015, le procès de Terminator a porté sur les crimes commis entre 2002 et 2003 en Iturie et au total 18 chefs d’accusation échoient dans sa culpabilité selon la CPI.

Hier 8 juillet 2019, soit 15 ans après ces douloureux évènements, c’est un début de justice donc pour les 2 129 victimes de cet homme au visage en apparence innocent, avec une petite moustache, une démarche calme, alors qu’affleure un monstre, froid pour qui la vie n’a pas de valeur.

Du reste, en attendant les nouvelles audiences sur la sentence, les parents des victimes ont la possibilité de demander réparation, même si ces derniers restent dubitatifs sur l’aboutissement d’une telle démarche, en raison d’un précédent fâcheux : les victimes de Thomas Lubanga, autre caïd des rebellions des grands lacs, compagnon de Ntaganda, et condamné lui aussi par la CPI et dont les victimes n’ont pas encore obtenu réparations, depuis la fin du jugement soit le 10 juillet 2012.

On a envie d’applaudir, car même si la CPI est, depuis quelques années, au cœur de polémiques en particulier des procès en partialité, en justice des Blancs et même souvent en justice «bâclée», la condamnation d’un barbare tel que Terminator est à saluer, car lorsqu’il y a crimes, il doit y avoir forcément châtiment.

Néanmoins, beaucoup reste sur leur faim, car Ntaganda n’était que le bras armé de commanditaires dont les ramifications mènent en Ouganda et au Rwanda. Ntaganda a même servi dans l’armée du FPR. Pourtant, la CPI a soigneusement évité d’étendre ses investigations à ces 2 pays et s’est limitée aux massacres perpétrés en Iturie. C’est donc bon, mais ce n’est pas arrivé, mais c’est toujours ça de gagné, car Terminator, risque 30 ans de prison et même que le procureur pourrait requérir la perpétuité . UNE

Sam Chris

COMMENTAIRES

WORDPRESS: 0
Aujourd'hui au Faso

GRATUIT
VOIR