Le samedi 5 octobre dernier, treize nouveaux cardinaux ont été créés
au Vatican. Parmi eux, l’archevêque de Kinshasa, Mgr Fridolin Ambongo,
59 ans, figure de la transition politique en RDC. Aux yeux de nombreux
observateurs de la vie religieuse, cette nomination est la
manifestation de la volonté du Saint siège incarné par le pape
François de voir les églises se rapprocher des populations comme c’est
le cas au Congo démocratique avec le successeur de Laurent Mosengo.
Ainsi, donc, cette nomination pourrait être perçue comme une
exhortation faite aux Églises africaines à se rapprocher plus des
préoccupations politiques des peuples. Le pape n’a jamais réellement
prononcé un grand discours ou produit une encyclique sur la question
démocratique, contrairement au sort des migrants, mais il est
favorable à ce que l’Église fasse en sorte que le pouvoir politique et
la société civile puissent dialoguer
L’homme par son implication dans la vie politique de son pays, aura
largement contribué à la signature de l’accord de la Saint-Sylvestre,
vecteur de l’alternance obtenue au terme de l’élection présidentielle
qui a porté Felix Tshisékédi au pouvoir.
Dans ce pays-continent, très éprouvé par les guerres fratricides et la
mal gouvernance, Monseigneur Fridolin Ambongo est vu comme une figure
de la lutte contre l’injustice et tous les abus constatés dans la
gestion de la chose publique. De facto, il marche sur les pas de
l’autre grande figure du catholicisme congolais, le cardinal Laurent
Monsengwo qui avait pesé de tout son poids pour contraindre le pouvoir
de Joseph Kabila à faire des concessions. Membre de l’ordre des
Franciscains, un ordre qui œuvre pour l’amélioration de la condition
des personnes pauvres, Mgr Ambongo est un frère capucin qui durant ces
dernières années a multiplié les sorties publiques et les
dénonciations pour «libérer le peuple congolais de l’emprise du clan
Kabila». Et c’est peu de dire que celui qui vient d’être créé Cardinal
ne cachait pas son envie de voir Kabila quitter le palais de la nation
de Kinshasa pour sa ferme de Kingakati.
Ce combat mené en faveur de cette démocratisation n’est pas encore à
son terme et avec ce nouveau titre, c’est désormais une motivation
supplémentaire qu’apporte le Saint-Père à, l’Eglise congolaise afin
qu’elle assume sa part de responsabilité dans l’avènement d’un pays
prospère.
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