Crise à la mine d’Inata : Les employés ne savent plus à quel saint se vouer

Crise à la mine d’Inata : Les employés ne savent plus à quel saint se vouer

Les employés de la Société des mines de Belahouro (SMB) en arrêt de travail depuis mai 2017 étaient face à la presse, ce vendredi 12 octobre 2018, à la Bourse du travail. Les conditions de vie et de travail de plus en plus délétères des employés d’une part et la gestion de la mine d’Inata par la société BALAJI d’autre part étaient au cœur des échanges.

Les employés de la Société des mines de Belahouro (SMB) en arrêt de travail depuis mai 2017 souffrent et ne savent pas à quel saint se vouer. Cela fait déjà 18 mois que la société minière a fermé et que les employés sans salaire et aucune mesure d’accompagnement sont laissés à eux-mêmes. Sans repère et face à un président-directeur général que les employés accusent de ne pas se soucier de la situation dans laquelle ils vivent; ils ont décidé de prendre le taureau par les cornes d’où le point de presse, animé ce vendredi 12 octobre 2018.A en croire Abdoul Tamboura qui explique les fondements de leur accusation, à la date d’aujourd’hui, la mine n’a pas repris service quand bien même il y a production d’or. D’après lui, à la reprise de la mine par le PDG du groupe BALAJI, ce dernier a fait déployer sur le site le 2 juin dernier un service minimum dans le but de restaurer les équipements et viabiliser les sites d’hébergement du personnel dans l’optique du démarrage des activités avec tous les travailleurs dont l’effectif est évalué à 629. Malheureusement confie-t-il, la mission de ce service minimum a été déviée pour une production frauduleuse d’or. Selon ses explications, deux sorties frauduleuses d’or ont été organisées dont la plus récente a été saisie par la douane. Il accuse directement le PDG d’avoir planifié lui-même lesdites sorties avec la complicité des membres du comité de crise, foulant du pied la législation en vigueur au Burkina Faso, a-t-il soutenu.

Parlant de comité de crise, Lambert Lankouandé explique qu’au commencement de la crise, les employés à un certain moment ne sachant à quel saint se vouer et du fait de la démission de l’administration SMB, les employés ont procédé à la mise en place d’un comité de crise pour le suivi de leurs intérêts moraux et matériels. Son collègue Abdoul Tamboura va souligner qu’à la reprise de la mine par le groupe BALAJI, et en l’absence d’une administration de ce nouveau groupe, de même que de l’indisponibilité des délégués du personnel, le comité de crise a été retenu par les employés pour servir de courroie de transmission avec le nouveau groupe.

Revenant aux irrégularités dont accusent les travailleurs le nouveau PDG, ils estiment être confrontés à d’autres agissements néfastes de leur employeur à savoir : la négligence des mesures de sécurité ; le refus de mettre en place une administration ; les intimidations et la division des employés ; le mépris des textes et lois nationaux ; la fraude ; le prélèvement avec disparition de certains articles de la mine ; le non-paiement des salaires et des prestations ; le non versement des cotisations sociales ; la pression sur les employés à monter sur site malgré les risques liés à la sécurité.

Il faut rappeler que depuis 2012, la mine d’Inata est sujette à des crises à répétition. Cette information a été partagée par Idane Kiba. Elle rappelle que les pertes engendrées par la fermeture de la mine sont importantes à bien des égards. A titre d’exemple, elle confirme que les activités de la mine et les activités connexes que celle-ci a générées contribuaient à la vitalité économique de la région. A l’en croire, le village de Sona qui était auparavant un pool de commerce est devenu aujourd’hui vide et abandonné. Se basant sur cette réalité regrettable, elle affirme : «le tort causé aux employés de la mine d’Inata est immense et laisse leurs familles dans le désarroi ». Se sentant opprimer dans leur droit, les travailleurs de la Société des mines de Belahouro par la voix de Idane Kiba, restent ouverts au dialogue. Pour une sortie de crise, ils proposent : l’exécution de la sentence arbitrale ; la liquidation des droits légaux des travailleurs ; la satisfaction des attentes des employés ; la régularisation des conditions sociales ; le renforcement du dispositif sécuritaire en vue de la reprise effective des activités ; l’implication des autorités publiques dans la résolution de la crise.

Edoé MENSAH-DOMKPIN

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