La mort accidentelle de l’étudiant de 3e année en licence d’EPS, est en soi déplorable, du fait de la vétusté du matériel, de la lenteur de la prise en charge, mais exhume un grand malaise prégnant à l’INJS d’Abidjan : la politisation des 4 000 logements de l’institut. Quelle est la différence entre cette femme burkinabè qui perd son bébé, car transportée par une charrette, où une poussive ambulance au fin fond de la brousse vers le premier district sanitaire et le décès de cet étudiant en éducation physique et sportive d’Abidjan? C’est qu’en Côte d’Ivoire, de nombreux hôpitaux performants sont des réalités et une centaine de centres de santé ont été réhabilités à travers le pays d’Houphouët-Boigny, alors qu’au Faso, on n’en est pas encore là. Mais l’accès de colère des pensionnaires, (façon de parler) de l’INJS est certes dû à ce décès mais à l’aberration qu’ils sont quasiment des SDF ou sont obligés de louer des studios à l’extérieur, alors que 4 000 chambres de l’école sont vides, juste pour loger des invités de la Francophonie du FEMUA et autres, bref des évènements privés.
C’est rageant, et à n’y rien comprendre. Dispersés au pont Henri Konan Bédié d’où ils avaient essaimé, les étudiants de l’INJS, pointent un problème de gouvernance que le pouvoir serait bien inspiré de résoudre fissa. Qu’est ce qui coûte de loger les 1 800 élèves dans ces chambres, il en restera 2 200 ? Qu’est ce qui empêche d’attribuer ces logements aux étudiants en EPS ? En tous cas, on sait actuellement le pouvoir prompt à déboiter au quart de tour, pour ne pas avoir une oreille attentive à cette saute d’humeur légitime, hélas, qu’une tragédie a servi de prétexte.
En mi-septembre 2017, les étudiants de Cocody avaient aussi débrayé et protesté contre la hausse des frais de scolarité. La FESCI avait mobilisé une masse de scolaires, à Cocody et des affrontements étudiants-policiers avaient eu lieu dans la cité universitaire. In fine, Fulgence Assi, le patron de la FESCI et la ministre de l’éducation de l’époque, Kandia Camara, avaient trouvé un terrain d’entente après moult tergiversations, et des accusations à l’encontre des associations des parents d’élèves. L’INJS devrait connaître la même promptitude en matière de réaction, car dans cette Côte d’Ivoire actuelle, même la plus petite peccadille sociale, n’est pas à négliger, et à l’heure, où l’optique de la présidentielle est dans tous les esprits, et surtout à l’heure où le président Ouattara entend consolider les acquis de ses deux mandats, il n’est pas question de laisser quoi que ce soit pourrir. Reste à savoir, quelle sera la solution idoine pour le pouvoir et les élèves de l’INJS.
La Rédaction
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