Au lendemain de l’exclusion des 13 membres du PDCI, qui ont préféré rester au gouvernement de Gon Coulibaly III, l’un des mastodontes de ces «pestiférés» du secrétariat exécutif, Kobenan Adjoumani, s’est senti enrhumé, et s’est mouché bruyamment, à travers une conférence de presse. «Les décisions du secrétariat exécutif sont nulles et de nul effet», a martelé le ministre des ressources animales et halieutiques, par ailleurs, député et par ailleurs président de conseil régional.
L’illustre exclu dont la position est partagée par les 12 autres camarades, «chassés du PDCI» se sent toujours membre à part entière du PDCI, et n’a pas d’autre formation politique que celle laissée par le père de la Nation. Ce n’est pas pour rien qu’Adjoumani a créé le mouvement «Sur les traces de Félix Houphouët Boigny». Pour lui, l’unité d’un vaste creuset houphouëtiste, entendez le RHDP unifié est reclamé, mezza voce ou sous le manteau par tous ses héritiers. Et il n’y a pas d’autre voie de salut politique pour 2020 que ce sillon-là.
En répliquant du tic au tac à Maurice Kakou Gui Kahué, le SG du PDCI, les Adjoumani, Bernard Koutouan Ehui, Amedé Kouakou, Paulin Danho, Benoît Coffi, Félix Anoble, et autre Adolphe Konan Sarakan, bref, tous les exclus signifient que «nous pas bouger», mais, constituent un courant réfractaire à toute action du «Bouddha» de Daoukro, qui est, on le devine à la baguette de cet oukase contre les «renégats». Un courant, qui aurait été somme toute normale, dans un parti, sauf, que celui-ci est issu du dénouement d’une crise principielle et politique, qui a accouché de deux camps dans le PDCI. Car si Henri Konan Bédié, demeure maître à bord, il serait trop osé de dire que tous ces 12 exclus sont zéro et comptent pour du beurre, car nombreux sont députés ou l’ont été, ministres et ont des bastions électoraux.
En Afrique, et donc en Côte d’Ivoire, on vote d’abord le fils de la région avant de penser au parti. En excluant de façon abrupte ses 12 compagnons, les premiers responsables du PDCI ont pris un gros risque d’affaiblir considérablement le parti, et donc de faire le jeu du RDR, qui savait pertinemment qu’en maintenant les 12 au gouvernement, pourrait provoquer une telle réaction. Le ver de la division est désormais au sein du PDCI, car en dépit du fait que les exclus clament urbi et orbi qu’ils y sont, ils y restent, si à des élections ils ne sont pas investis par le PDCI, ils seront obligés d’être des indépendants. En outre, quelle position auront-ils eux qui sont au gouvernement lorsqu’il s’agira de faire un choix entre un vœu de Ouattara et celui de Bédié ? A la réalité, cette sortie d’Adjoumani confine à de pieuses incantations, car ce grand écart que lui et ses camarades veulent faire, sera difficilement tenable même pour des funambulistes rompus. Un de leurs devanciers en politique, Bala Keïta ( assassiné au Burkina) disait «en politique, un pied dedans, un pied dehors, c’est dehors» Adjoumani et Cie sont dehors, qu’ils se préparent à toute éventualité.
Sam Chris
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