Crise en Guinée-Bissau   : L’appel de la France arrive-t-il trop tard, l’armée ayant choisi Umballo ?

Crise en Guinée-Bissau   : L’appel de la France arrive-t-il trop tard, l’armée ayant choisi Umballo ?

C’est un appel qui intervient sur le tard et qui ne saurait être suivi d’effet. Dans la crise postélectorale qui a cours en Guinée-Bissau, la France par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian a exprimé son souhait de voir l’armée restée en marge de la crise qui secoue le pays depuis l’annonce des résultats du second tour (le 29 décembre 2019) de la présidentielle et l’épisode de la contestation qui s’en est suivie. En clair, Paris demande à la grande muette de ne pas s’ingérer dans cette tambouille alors qu’elle y est déjà de pleins pieds. En sécurisant le 28 février 2020, la prestation de serment d’Umaru Sissoko Umballo dans un hôtel de luxe de Bissau et en occupant depuis cette date les points névralgiques de la capitale (Radio-télévision d’Etat, certains ministères et rues), cette armée a fini de convaincre qu’elle roule pour l’ancien «général des pauvres».

Du reste, le président du parlement Cipriano Cassama qui a franchi le pas en se faisant investir «président par intérim l’a appris à ses dépens. Quelques 24 heures après avoir juré de remplir les fonctions de président à l’hémicycle, fera marche -arrière sous les menaces de mort de cette même armée, qui à n’en point douter avait déjà pris fait et cause pour Umballo, au grand désarroi des partisans du PAIGC.

Que peut-on attendre de cet appel ? Peut-on imaginer une reculade de cette armée longtemps restée partie prenante dans les multiples et successives crises qu’a connues le pays de Nuno Gomes ?

Il serait illusoire de s’attendre à une autre évolution de la situation dans ce pays otage des cartels de narcotrafiquants qui font et défont les régimes. En un mot comme en mille, la France arrive tard dans cette crise qui a déjà dessiné ses contours et on voit mal, Umballo lâché prise. Marquée par des divergences de vue, la CEDEAO, organisation sous régionale à laquelle appartient la Guinée –Bissau peine déjà à dégoupiller cette situation et à trouver une issue heureuse à cette crise. Il serait alors judicieux pour la France de s’en remettre à cette organisation pour sauver ce qui peut l’être encore dans ce pays.

Davy Richard  Sekone

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