Crise en Libye : À quand la fin de ce jeu  de dupes ? 

Crise en Libye : À quand la fin de ce jeu  de dupes ? 

Le président Emmanuel Macron reproche à la Turquie de ne pas respecter sa parole donnée sur la Libye. Istanbul répond abruptement que c’est bien la France qui a semé les graines de chaos en débarquant sable au clair pour aider à débusquer le guide libyen Mouamar Khadafi et le livrer à une vindicte dite populaire.

Dans ce jeu d’accusation et de contre-accusation, les armes et les mercenaires continuent d’affluer de façon véloce et continue sur le territoire libyen, au nez et à la barbe du fameux accord de cessez-le-feu du 19 janvier signé à Berlin en Allemagne  et qui n’engage que ceux qui veulent y croire.

La Turquie, la France, la Russie continuent donc d’actionner les leviers de leurs intérêts. Aveuglés par la volonté de les mener à bien,  envahis par la passion dévorante qui étrenne généralement les joueurs de pokers, ils jouent,  tenaillés par l’adrénaline de la peur de la perte.

Quelles conséquences de cette perfusion immodérée d’armes de guerre dans une zone fortement encline à abriter les démons du djihadisme ?  La question est-elle mûrement étudiée ?

Ces pays sont en train de reproduire les mêmes erreurs qui avaient animé la France dans sa chevauchée contre le Guide libyen. Sauf que cette fois-ci, la déflagration risque d’être nettement plus dommageable. Et alors,  le président turc Recep Tayyip Erdogan pourrait difficilement écarter sa responsabilité dans le deuxième round de la dégènérence d’un pays déjà en état de décomposition sociale et institutionnelle fortement avancé.

Une fois de plus également, l’Afrique reste en marge de l’écriture d’une histoire dont les actes essentiels se déroulent sur son sol et l’onde de choc irradiera au moins la partie subsaharienne de son organisme.

Le comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) s’est certes réuni à Brazzaville. Mais sa voix portera-t-elle vraiment ? La seule alternative qui lui reste semble être l’adoption d’une résolution de L’ONU afin d’inscrire l’accord de la Libye sur liste des engagements à ne pas violer. Mais comment obliger des gens à scier la branche sur laquelle ils sont assis ?

Ahmed BAMBARA

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